Crack à Paris : Gérald Darmanin attend que « la mairie de Paris propose des lieux » d’accueil pour les toxicomanes

Crack à Paris : Gérald Darmanin attend que « la mairie de Paris propose des lieux » d’accueil pour les toxicomanes

Le mur construit sous le périphérique entre Paris et Pantin ne peut être que « temporaire », assure le ministre de l’Intérieur, interrogé sur le problème de la consommation de crack par des sénateurs de Seine-Saint-Denis. Il renvoie maintenant la balle vers la mairie de Paris, qui compte proposer des lieux pour accueillir ces toxicomanes. Une réunion est prévue ce vendredi.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La question de consommation de crack à Paris est un sujet brûlant. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a été interrogé deux fois sur la question, ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, par les sénateurs de Seine-Saint-Denis, le centriste Vincent Capo-Canellas, et le sénateur LR, Thierry Meignen. « La Seine Saint-Denis ne peut pas devenir le dépotoir », alerte ce dernier. Les élus du département sont inquiets après la décision de transférer les toxicomanes vers le square de la Villette, situé entre Paris et Pantin. La préfecture a même érigé un mur pour les empêcher de passer sous le périphérique à cet endroit.

« Nous parlons de femmes, d’hommes et d’enfants, et non pas de déchets, d’ordures ou d’immondices », a commencé par répondre Gerard Darmanin, qui a rappelé que « devant la situation inacceptable du jardin d’Eole (où les toxicomanes étaient, ndlr), la mairie de Paris a fermé ce jardin. Ils sont ensuite allés rue Riquet et aux alentours, où en moins de 15 jours, il y a eu une dizaine d’agressions à caractère sexuel et physique, tout à fait inacceptables ».

Sur la construction du mur entre Paris et Pantin, Darmanin a « pris (ses) responsabilités »

Alors que Gérald Darmanin n’avait pas caché son hostilité aux salles de shoot – il s’était publiquement opposé, fin juin, à la création d’un tel espace à Lille – contrairement au ministre de la Santé, le ministre de l’Intérieur semble s’être rangé à l’arbitrage de Matignon en faveur de l’installation de nouvelles salles de consommation à moindre risque dans la capitale. « La réponse policière n’est pas la bonne réponse, s’agissant de toxicomanes qui consomment du crack, qui meurent en moins d’un an de leur consommation et qui deviennent dépendants à 100 % au moment où ils prennent une première dose », soutient Gérald Darmanin, qui insiste :

Ce n’est pas une réponse policière qu’il faut, mais une réponse sanitaire. (Gérald Darmanin)

Concernant le mur, « j’ai pris mes responsabilités, […] j’ai fait installer sur un lieu de la mairie de Paris, square de la Villette, où j’ai fait ériger un mur par réquisition de la mairie de Paris, qui ne peut être que temporaire », souligne le ministre, qui renvoie aujourd’hui la balle dans le camp de la municipalité. « La mairie de Paris a écrit au premier ministre pour dire qu’elle proposerait des lieux municipaux, et nous souhaitons les avoir le plus rapidement possible », explique le locataire de la Place Beauvau, qui espère recevoir ces propositions « dans les heures ou jours qui viennent ». Dès « demain matin, le préfet va discuter avec la mairie de Paris et le ministère de la Santé, […] pour trouver des sites ».

« Valérie Pécresse va nous faire des propositions de lieux dans les locaux de la région »

Le premier ministre a donné il y a deux semaines son feu vert pour aménager « de nouveaux lieux dédiés à l’accueil et au repos » pour les consommateurs de crack, à Paris. Quatre nouveaux sites ont été proposés fin août par Anne Hidalgo. La mairie de Paris a toutefois reculé sur le projet de salle rue Pelleport, dans le XXe arrondissement, mitoyen d’une école et fortement contesté par les riverains.

Le ministre de l’Intérieur attend aussi des solutions du côté de « la région Ile-de-France, car Valérie Pécresse va nous faire des propositions de lieux dans les locaux de la région ». Il convient de trouver « des endroits où on peut mettre ces personnes gravement malades », en lien avec « l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, qui va mettre les moyens, en accompagnant ».

Dans la même thématique