Crédit d’impôt pour l’hébergement des réfugiés : le gouvernement veut supprimer la mesure
Dans le cadre du projet de loi de finances, les sénateurs vont examiner un article proposant la création d'un crédit d'impôt de 5 euros par nuitée en faveur des contribuables hébergeant gratuitement un réfugié. Comme à l’Assemblée, le gouvernement est contre cette mesure et a déposé un amendement pour la supprimer.

Crédit d’impôt pour l’hébergement des réfugiés : le gouvernement veut supprimer la mesure

Dans le cadre du projet de loi de finances, les sénateurs vont examiner un article proposant la création d'un crédit d'impôt de 5 euros par nuitée en faveur des contribuables hébergeant gratuitement un réfugié. Comme à l’Assemblée, le gouvernement est contre cette mesure et a déposé un amendement pour la supprimer.
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est encore un amendement qui pourrait causer du tort au gouvernement. Il propose de supprimer  un crédit d'impôt pour les particuliers hébergeant des réfugiés. L'incitation financière a été fixée à 5 euros par nuitée dans la limite de 1.500 euros par an. Les associations en charge de l'hébergement des réfugiés délivreront les certificats permettant aux particuliers de demander le crédit d'impôt.

L'Assemblée nationale avait déjà  voté ce crédit d’impôt le 14 octobre. Cet amendement au projet de budget 2019, porté par le député LREM Aurélien Taché et co-signé par une cinquantaine de ses collègues, avait reçu un avis défavorable du rapporteur et du ministre du Budget Gérald Darmanin

Le Sénat favorable à cette mesure

Durant l’examen du budget en commission, la commission des finances du Sénat s’est montrée favorable à l’adoption de cet article : « Votre rapporteur général comprend l'intention des auteurs de l'article, le nombre de places d'hébergement proposées aux personnes bénéficiant d'un statut protecteur restant largement inférieur au nombre de places en centres provisoires d'hébergement (CPH).Si le nombre total de places connaît ainsi une montée en puissance pour atteindre 5 207 en 2018 et 7 207 en 2019, il reste trop faible par rapport aux besoins (…) Le présent article permet ainsi d'instaurer un dispositif complémentaire au manque de places en CPH.

La commission précise néanmoins : « Il conviendra toutefois de préciser les conditions dans lesquelles l'association pourra attester de nuitées. En outre, il n'est pas certain que ce « geste » symbolique soit nécessairement utile pour des personnes offrant ce type d'hébergements aux réfugiés et qui engagent probablement des sommes bien plus conséquentes pour les accueillir.

« Un point de vue purement pratique »

Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des comptes publics, justifie cette suppression « d’un point de vue purement pratique » et ajoute que « c’est une mesure très difficile à contrôler. »

Le gouvernement précise dans son amendement  : « Le recours à la fiscalité ne constitue pas, en effet, un moyen adapté pour répondre aux enjeux d’accueil et d’intégration des personnes réfugiées, d’autant plus que le dispositif proposé est susceptible d’engendrer des difficultés de mise en œuvre. Le contrôle de la réalité de l’hébergement et des dépenses serait en effet très complexe. En outre, des solutions plus adaptées existent par ailleurs. Les structures publiques et les organismes spécialisés sont mieux à même de répondre à la demande d’hébergement des réfugiés et des demandeurs d’asile que de simples particuliers. »

Cet amendement devrait être examiné par les sénateurs demain en séance.

Partager cet article

Dans la même thématique

Crédit d’impôt pour l’hébergement des réfugiés : le gouvernement veut supprimer la mesure
3min

Politique

Assassinat Mehdi Kessaci : le sénateur écologiste, Guy Benarroche appelle le gouvernement à mener des actions de prévention contre le narcotrafic

Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.

Le

Crédit d’impôt pour l’hébergement des réfugiés : le gouvernement veut supprimer la mesure
6min

Politique

Narcotrafic : Raphaël Glucksmann défend « une politique sans naïveté aucune sur la sécurité »

Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.

Le