Crise des « gilets jaunes » : « Cela peut durer très longtemps » estime Jean-François Amadieu

Crise des « gilets jaunes » : « Cela peut durer très longtemps » estime Jean-François Amadieu

Invité de l’émission « On va plus loin », Jean-François Amadieu, sociologue spécialiste des relations sociales, analyse la persistance du mouvement des « gilets jaunes » alors qu’on entre samedi prochain dans l’acte XXIV.
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Le mouvement des « gilets jaunes » continue semaine après semaine et les tensions ne retombent pas. Au contraire.

« Suicidez-vous ! » Ces mots jetés à des policiers lors des dernières manifestations, ont scandalisé. Le même jour des journalistes, dans l’exercice de leur métier, ont été arrêtés par la police.

Pour le sociologue spécialiste des relations sociales, Jean-François Amadieu, il y a une « radicalisation » du mouvement des « gilets jaunes », avec les « ultra-jaunes » : « Depuis le mois de février, on sait très bien que certains « gilets jaunes » sont plus déterminés (…) Il y en a une proportion plus importante aujourd’hui dans les 27 à 30 000 personnes qui restent les samedis, si on met de côté toutes les personnes qui sont pacifiques. »

Le sociologue souligne la difficulté toute particulière qu’il y a à arrêter ce mouvement : « D’habitude, on arrive à stopper les mouvements plus classiques. Dans les relations sociales, on sait typiquement comment faire. Il y a des partenaires, des représentants (…) Là, c’est très compliqué. »

Mais alors comment sortir de cette crise ? « La voie de sortie probablement c’est que les organisations syndicales et politiques (…) qui [sont] dans le mouvement, peuvent peut-être en sortir. Ce qui diminuera déjà la participation. Ensuite, quelques annonces et le temps peuvent également désespérer ou faire qu’à nouveau les taux de participation baissent. Mais c’est vrai qu’on se demande comment arriver à éliminer totalement ces rendez-vous parce que cela peut durer très longtemps. »

Jean-François Amadieu estime également qu’« il y a une politique de maintien de l’ordre, une répression » qui « finit par concerner pas mal de monde (…) et par essouffler le mouvement. »  

Interrogé sur un sondage Ifop de mars 2019 dans lequel 39% des Français (en tête des pays européens) sont en faveur d’une révolution « pour changer la situation », le sociologue répond : « Les Français apprécient les processus révolutionnaires (…) processus révolutionnaires qui peuvent supposer que ce soit violent (…) « Dans tous ces sondages, il faut regarder par tranche d’âge et CSP. C’est là qu’on s’aperçoit que plus de 60% des ouvriers et des employés, les CSP -, vont être favorables à des processus révolutionnaires. »

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien :

OVPL. Entretien avec Jean-François Amadieu; sociologue, spécialiste des relations sociales.
07:51

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