« On peut garder le cap qui nous maintient au port mais est-ce qu’il faut absolument se briser sur les rochers ? » Le président du Sénat, invité de l’émission « Audition publique » sur Public Sénat et LCP-AN en partenariat avec Le Figaro et l’AFP, prône un changement de méthode de la part du Président à quelques minutes d’une allocution très attendue. Alors que la mobilisation des gilets jaunes ne faiblit pas, le président de la Haute assemblée estime urgent qu’Emmanuel Macron se plie à « plus d’horizontalité » et qu’il se prête « à un débat permanent avec le territoire ».
« Méfions-nous des démocratures »
« Il faut qu’on sorte de la violence, il faut qu’on arrive au débat et dans ce débat il faut qu’il y ait une méthode », prévient-il néanmoins. Cette méthode ne doit pas faire l’économie de la démocratie représentative qui « reste la référence » même si elle est contestée par une partie des représentants des gilets jaunes. En effet, ces derniers demandent notamment l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne ouvrant ainsi la voie à une forme de démocratie directe. « Méfions-nous des démocratures qui sont issues de la disparition des vraies démocraties. Je n’ai pas envie de me réveiller Italien, je n’ai pas envie de me réveiller Autrichien non plus », insiste le président du Sénat.
Crise sociale : « Il faut plus d'horizontalité », prévient Larcher
Rappelant la situation des retraités dont la CSG a augmenté cette année, Gérard Larcher a espéré que le gouvernement choisirait de revenir sur la désindexation des pensions de retraite. De même pour la question des aides personnalisées au logement ou de la taxe d’habitation, il appelle Emmanuel Macron à infléchir sa position sans pour autant creuser la dette publique. « Est-ce que la réponse à une crise, c’est toujours plus de dépenses publiques ? Ça se saurait si marchait », ironise-t-il. Pour Gérard Larcher c’est donc sur le « dialogue » qu’Emmanuel Macron doit miser. « Le Président, je crois, doit se remettre en cause, et en même temps, je ne porte pas attente à sa légitimité », a-t-il également ajouté dans un esprit d’apaisement. Un ton bien éloigné de celui de Laurent Wauquiez qui a demandé un référendum sur la politique économique et fiscale d’Emmanuel Macron.