Crise des sous-marins : la piste d’une commission d’enquête sénatoriale toujours en suspens
Le président LR de la commission de la Défense du Sénat, Christian Cambon n’est pas favorable à la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur la rupture brutale du contrat d’achat de douze sous-marins d’attaque par l’Australie. « Les renseignements que nous avons reçus corroborent tout ce que l’on savait auparavant » a-t-il estimé.

Crise des sous-marins : la piste d’une commission d’enquête sénatoriale toujours en suspens

Le président LR de la commission de la Défense du Sénat, Christian Cambon n’est pas favorable à la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur la rupture brutale du contrat d’achat de douze sous-marins d’attaque par l’Australie. « Les renseignements que nous avons reçus corroborent tout ce que l’on savait auparavant » a-t-il estimé.
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Le mois dernier, la rupture du « contrat du siècle » de douze sous-marins d’attaque, conçus par le français Naval Group, plongeait la France dans une crise diplomatique, « trahie » par ces alliés que sont les Etats-Unis l’Australie et le Royaume-Uni. Sur les bancs du Sénat, la perspective d’une commission d’enquête est à l’étude.

Mais avant de franchir ce pas, la commission des affaires étrangères avait d’abord procédé aux auditions de Jean-Yves Le Drian, du directeur général de la DGSE, des représentants de Naval Group, et de la ministre des Armées, Florence Parly, mardi (Ces auditions) « montrent au moins que le timing des faits tels qui nous a été rapporté est conforme à la vérité et à la réalité. A partir de là, un certain nombre de collègues ont encore un certain nombre de questions », a expliqué Christian Cambon, le président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon au micro de Public Sénat.

Une référence à un article du Monde qui s’est penché sur les 18 mois qui ont précédé le « coup de poignard dans le dos », selon les mots de Jean-Yves Le Drian. « La valse du partenariat stratégique franco-australien souffrait d’arythmie depuis longtemps. Les Français ne l’ignoraient pas, mais, comme dans toute relation fragile, ils évitaient d’en parler. »

Devant la commission mardi, Florence Parly a refusé cette lecture, démentant toute « naïveté » dans ce dossier ou forme de « légèreté ». « Non seulement nous n’avons pas été dans l’évitement, mais nous avons été dans l’action […] Je défie quiconque d’avoir été capable de déceler a priori ce qui était en train de se tramer. »

« Je ne suis pas en mesure de remettre en cause ce qu’a déclaré la ministre »

« Avec les éléments que nous avons pour l’instant, je ne suis pas en mesure de remettre en cause ce qu’a déclaré la ministre […] Des investigations supplémentaires peuvent s’avérer nécessaire, c’est ce que nous verront en bureau la semaine prochaine », a expliqué Christian Cambon. Et concernant l’hypothèse de la création prochaine d’une commission d’enquête, le sénateur répond : « Mon sentiment personnel, c’est qu’au moment où je vous parle, les renseignements que nous avons reçus corroborent tout ce que l’on savait auparavant. Peut-être faudrait-il plutôt une mission d’information sur l’avenir de la France dans l’Indopacifique qui, lui, est une vraie question », écarte-t-il.

Pour Rachid Temal, une « commission d’enquête se justifie »

L’avenir de cette commission d’enquête est donc suspendu à un vote des membres du bureau de la commission de la Défense et affaires étrangères. A gauche, le sénateur socialiste, Rachid Temal milite toujours pour la création d’une commission d’enquête. Cette demande lui avait d’ailleurs valu un échange tendu avec Florence Parly lors des questions d’actualité au gouvernement. « Pour notre groupe, une commission d’enquête se justifie. Notre demande s’appuie d’ailleurs sur la démarche d’Emmanuel Macron qui, lui-même, a demandé un audit (au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale) suite à l’annulation de ce contrat. Il n’y a pas de raison que le Parlement ne puisse pas lui aussi faire un travail d’enquête, pour qu’à l’avenir, nous puissions prévenir ce type de situation dans une zone stratégique pour les intérêts Français ».

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