Crise du Covid : « Les premiers qu’on devrait mettre en accusation c’est l’ordre des médecins », pointe l’historien Fabrice d’Almeida

Crise du Covid : « Les premiers qu’on devrait mettre en accusation c’est l’ordre des médecins », pointe l’historien Fabrice d’Almeida

Après Agnès Buzyn déjà mise en examen, cette semaine c’est au tour de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe d’être convoqué devant la Cour de Justice de la République pour sa gestion de la crise du Covid. Des mises en accusation des responsables politiques qui font bondir l’historien Fabrice d’Almeida.
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Deux ans et demi après le déclenchement de la crise du Covid, Édouard Philippe est convoqué devant la Cour de justice de la République pour sa gestion de la situation sanitaire. L’ancien Premier ministre est accusé de mise en danger de la vie d’autrui et d’abstention volontaire de combattre un sinistre. Cette convocation fait suite à la mise en examen d’un autre membre du gouvernement, l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, pour mise en danger de la vie d’autrui en septembre 2021.

La Cour de justice de la République est-elle dans son rôle ? Seule instance compétente pour juger les ministres pour des faits commis dans l’exercice de leur fonction, sa vocation reste floue selon l’historien Fabrice d’Almeida : « On a cette cour qui a une dimension particulière, mi judiciaire, mi politique. » Selon lui, l’exécutif est jugé « sur quelque chose qui n’est pas du tout évident ».

Je me souviens de la cacophonie médicale

L’historien, vice-président de l’Université Panthéon-Assas, revient sur cette gestion de la crise du Covid et prend le parti d’Agnès Buzyn. « Agnès Buzyn est la première au monde à tenir une conférence de presse sur le Covid fin janvier [2020]. Elle est la première au monde à mettre en place un comité d’analyse avec des rapports quotidiens. Elle est la seule au monde à constituer un stock de masques pour les soignants. », des arguments que l’ancienne ministre mettait en avant lors de son audition devant les députés en juin 2020 .

Pour Fabrice d’Almeida, les mises en accusation ne se dirigent pas vers les bonnes personnes. Pour lui, ce n’est pas l’action des responsables politiques qui est à pointer du doigt mais celle du corps médical : « Je me souviens de la cacophonie médicale et je trouve que les premiers qu’on devrait mettre en accusation quand même c’est l’ordre des médecins ».

Pour l’instant, c’est malgré tout la responsabilité les dirigeants politiques qui est en question. Outre Agnès Buzyn et Édouard Philippe, Olivier Véran pourrait lui aussi être inquiété. Il avait succédé à Agnès Buzyn au ministère de la santé en février 2020.

 

Retrouvez l’émission « Et maintenant ! » sur l’antenne de Public Sénat ce samedi 15 octobre à 19h, puis en replay sur notre site internet.


 

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