Danièle Obono, une députée LFI dans la tourmente
Déjà au coeur de plusieurs polémiques, la députée LFI Danièle Obono se trouve une fois encore sous le feu des critiques après des...

Danièle Obono, une députée LFI dans la tourmente

Déjà au coeur de plusieurs polémiques, la députée LFI Danièle Obono se trouve une fois encore sous le feu des critiques après des...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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4 min

Publié le

Déjà au coeur de plusieurs polémiques, la députée LFI Danièle Obono se trouve une fois encore sous le feu des critiques après des propos ambigus au sujet de la porte-parole du Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja,qui font tiquer jusque dans son camp.

Interviewée dimanche sur Radio J, la députée de Paris a dit "respect(er) la militante antiraciste" Houria Bouteldja, même si elle "n'est pas d'accord" avec tout ce que dit cette "camarade".

Interrogée sur le fait de savoir si les propos de Mme Bouteldja - qui affirmait en mars 2015 que "les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe" - étaient des propos "racistes" ou "antiracistes", la députée de Paris a répondu: "je ne sais pas".

En juillet déjà, Mme Obono avait expliqué à la revue Ballast qu'elle "connais(sait) Houria Bouteldja" et que toutes deux se "respect(aient) malgré (leurs) divergences". "Ca peut poser problème, autour de moi, mais je ne vais pas me renier", ajoutait-elle.

Ses déclarations à Radio J ont suscité une avalanche de critiques.

Désigné nouveau président de la Licra (Ligue internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme) lundi, l'avocat Mario Stasi a entamé son mandat en écrivant au chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon pour lui demander de "clarifier publiquement sa position et celle de son parti" à l'égard du PIR.

Le député LREM Gabriel Attal a aussi demandé à M. Mélenchon de "clarifier" sa position tandis que le premier vice-président du PRG (radicaux de gauche), Guillaume Lacroix, a jugé la position de Mme Obono "inacceptable et dangereuse".

"Pas de +camaraderie+ possible avec racialiste et antisémite", a tweeté le sénateur PS David Assouline.

- 'Position individuelle' -

Au sein de la France insoumise, les déclarations de Mme Obono ont aussi été accueillies fraîchement.

"Je ne soutiens pas Houri (Bouteldja) porte-parole du PIR, parti racialiste, antisémite et communautariste opposé aux valeurs de la République", a tweeté dimanche Djordje Kuzmanovic, porte-parole défense et international de M. Mélenchon.

M. Mélenchon lui-même a partagé sur sa page Facebook un message d'un responsable du Parti de gauche affirmant que la France insoumise n'a "rien à voir avec le PIR".

Interrogé à la mi-journée, le député LFI Alexis Corbière a fait montre d'une certain irritation, même s'il a pris la défense de sa collègue. "C'est une militante laïque qui a été élue sur le programme de la France insoumise (...) On a des histoires différentes, je ne partage pas tout ce que peut dire Danièle", a-t-il grincé.

Le directeur des campagnes de la FI, Manuel Bompard, a évoqué lors d'une conférence de presse une "position individuelle".

Ce n'est pas la première fois que Mme Obono est la cible des critiques: elle s'était notamment attirée les foudres de Manuel Valls, pour avoir estimé qu'un chauffeur de bus refusant de conduire un bus après une femme pouvait le faire par "sexisme" et pas nécessairement parce qu'il était "radicalisé".

L'ancien Premier ministre a aussi fustigé les "opinions violemment antirépublicaines" de Mme Obono, en exhumant un texte de janvier 2015, où cette dernière affirmait qu'elle n'avait "pas pleuré Charlie", tout en regrettant les attaques de l'Etat contre Dieudonné.

Mme Obono s'est depuis justifiée de cette prise de position, en expliquant avoir voulu dénoncer "la faute politique d'une censure étatique", là où il appartient selon elle à la justice d'agir.

Lundi, elle a semblé faire marche arrière sur ses propos concernant Mme Bouteldja. "Mon seul programme est celui de La France Insoumise, l’Avenir en commun (...) Je ne suis pas et n’ai jamais été membre du PIR. Je suis en profond désaccord avec leurs thèses", a-t-elle assuré sur Facebook.

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