David Lisnard largement élu président de l’Association des maires de France

David Lisnard largement élu président de l’Association des maires de France

Le maire de Cannes a été élu président de l’AMF lors du 103e congrès avec 6 913 des suffrages exprimés, soit 62 % des voix. David Lisnard l’a emporté face au maire de Sceaux, Philippe Laurent, qui a lui glané 4176 des voix. Une victoire politique. 
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Sans grande surprise, David Lisnard s’installe à la présidence de l’Association des maires de France avec 6913 des suffrages exprimés. Le maire LR de Cannes – fort du soutien du président sortant, François Baroin – l’a emporté face au maire de Sceaux, Philippe Laurent (UDI). Ce dernier a rassemblé 4176 voix de maires.

Une victoire confortable même si la candidature de Philippe Laurent a créé la surprise en plein cœur de l’été. En effet, l’élection de l’AMF est habituellement très consensuelle. Les deux derniers scrutins n’avaient connu qu’une candidature, celle de François Baroin.

Adoubé par le président sortant, François Baroin, et par le président du Sénat (voir le tweet ci-dessous), la campagne de David Lisnard n’a pas particulièrement connu d’accros. Le maire de Cannes se présentait par ailleurs au sein d’un binôme bipartisan avec l’actuel vice-président socialiste, André Laignel, en poste depuis près de 13 ans.

Outre ces soutiens de poids, le maire de Cannes affichait un capital médiatique plus important que son concurrent. Le nom de David Lisnard, qui a occupé le poste de vice-président de l’AMF, a même un temps été évoqué pour concourir à la primaire des Républicains.

Philippe Laurent : un candidat jugé trop macroniste

Maire de Sceaux depuis 20 ans et secrétaire général de l’AMF, Philippe Laurent avait lui aussi réuni des soutiens. Comme le maire de Poissy (et proche d’Emmanuel Macron) Karl Olive ou le président de la région PACA, Renaud Muselier. Ce dernier a d’ailleurs écrit à tous les maires de France ne mâchant pas ses mots pour soutenir son candidat : « Je vous affirme que le maire de Cannes, du haut de son tapis rouge, niché dans son Palais des festivals, ne pourra jamais comprendre ce que vous et vos concitoyens vivez au quotidien dans vos territoires ».

Le maire de Nice, Christian Estrosi, - qui a récemment annoncé son soutien à Emmanuel Macron pour 2022 - a également pris parti pour Philippe Laurent. Anticipant sans doute la défaite, l’élu niçois prenait ses distances avec l’AMF coupable de s’être transformé « en une espèce de syndicat d’opposition à tout » sur le plateau de Public Sénat ce mercredi. Autre reproche adressé à David Lisnard : sa fibre LR un peu trop prononcée. « Avec David Lisnard, il y a une mise en avant des partis politiques et des écuries politiques. Il paraît clair que tout l’état-major d’un grand parti de droite le soutient », taclait ainsi Philippe Laurent sur la matinale de Public Sénat.

Sur le camaïeu de la droite, David Lisnard se situe sur des teintes plus foncées en comparaison avec le chiraquien, François Baroin. Très proche d’Éric Ciotti (fidèle ennemi de Christian Estrosi), le maire de Cannes faisait partie de l’équipe de François Fillon pour la primaire de la droite en 2016. L’élu cannois s’est aussi fait remarquer pour son arrêté anti-burkini. Le cliché d’une femme, vêtue d’un simple voile, verbalisée sur une plage cannoise avait alors suscité la polémique.

Dans le camp de David Lisnard, le soutien des proches de la majorité présidentielle à Philippe Laurent a nourri un certain nombre d’attaques. La droite accusait le maire de Sceaux de rouler pour LREM sans l’assumer. David Lisnard raillait l’équipe de concurrent « composée à 70 % de maires qui soutiennent Emmanuel Macron ». « L’AMF doit être indépendante et un partenaire loyal de l’Etat. Mais pour être loyal, il faut être libre », envoyait le Cannois. « L’AMF ne doit pas être vassalisée ou une antichambre du pouvoir » (voir la vidéo ci-dessus).

Gérard Larcher qui a pourtant préfacé le livre de Philippe Laurent « Maires de toutes les batailles » y allait de sa pique. À l’occasion d’une réunion de maires organisée le mercredi 3 novembre, le président du Sénat déclarait ainsi : « Rien ne serait pire que l’alignement de l’AMF sur la politique menée par le gouvernement, quel qu’il soit. Il en va de sa crédibilité et de sa survie » (lire notre article). Le pire est donc évité de ce point de vue.

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