Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
David Sassoli : « Nous demandons que le plan de relance impose des conditions en matière de respect de l’État de droit »
Attaché aux valeurs de l’Union, le président du Parlement européen, David Sassoli, appelle sur le plateau d’Europe Hebdo les chefs d’États européens à conditionner les fonds du plan de relance au respect de l’État de droit.
Par Public Sénat
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« Il faut faire preuve de vigilance et de contrôle ». Le président du Parlement européen, invité exceptionnel de l’émission Europe Hebdo, réaffirme son attachement aux valeurs de l’Union et à la préservation de l’État de droit.
Alors que la Hongrie et la Pologne sont depuis plusieurs années dans le viseur de l’Union pour des atteintes à l’État de droit, la crise sanitaire a renforcé les craintes de dérives autoritaires. L’état d’urgence voté en Hongrie avait par exemple accordé des pouvoirs spéciaux au Premier ministre Viktor Orban pour une durée illimitée avant d’être levé le 20 juin dernier.
Alors que l’Europe sort tout juste de la crise du coronavirus, l’Allemagne désormais à la tête de l’Union européenne a, par la voix de sa chancelière, alerté contre ces dérives démocratiques : « Une pandémie ne doit jamais constituer un alibi pour évacuer les principes démocratiques. Tous les pays de l’Union européenne se souviennent des grands bouleversements de l’histoire, ils connaissent les luttes pour l’État de droit, et savent à quel point ces droits fondamentaux sont un acquis de l’Europe ».
Des fonds conditionnés au respect de l’État de droit
Le président du Parlement européen David Sassoli salue la position prise par Angela Merkel et lance un appel aux autres chefs d’État européens : « J’invite le Conseil à être très clair et à suivre le cap indiqué par la chancelière Merkel ».
Le Parlement par la voix de son président demande au Conseil d’agir : « Nous demandons que le plan de relance et que les fonds du cadre financier pluriannuel de l’Union imposent des conditions en matière de respect de l’État de droit. Et de notre côté nous attendons que du côté du Conseil il y ait des indications claires. Pour le Parlement ce serait difficile à accepter de ne pas avoir de règles en matière de respect de l’État de droit. »
David Sassoli met en garde : « Un grand nombre de gouvernements devraient faire preuve d’un peu plus de prudence, surtout lorsque l’on parle de valeurs fondamentales. Mais, parmi les 27 États membres de l’Union, lequel pourrait s’en sortir sans l’Union actuellement ? ».
Un rappel de l’importance de l’Union européenne et de son unité, parfois menacée. « On doit tout faire pour rapprocher le Nord et le Sud mais également l’Est et l’Ouest du continent ».
Europe Hebdo - Invité exceptionnel, David Sassoli