De Brest à Marseille, course fratricide d’Hamon et Mélenchon
Comme à Brest la semaine dernière, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon font campagne à un jour d'intervalle à Marseille mardi et mercredi,...
Par Stéphanie LEROUGE
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Comme à Brest la semaine dernière, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon font campagne à un jour d'intervalle à Marseille mardi et mercredi, semblant se défier à distance sans qu'aucun des deux ne parviennent réellement à supplanter l'autre dans les intention de vote.
L'entourage de Benoît Hamon l'assure: il n'y a dans ce ballet qu'une coïncidence. Mais Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, n'en est pas totalement convaincu.
"J'espère que c'est fortuit. Chacun doit faire campagne (...) Ce n'est pas en copiant l'agenda des uns et des autres que ça fera avancer les choses", attaque-t-il, en notant que le meeting brestois de M. Hamon (3.000 participants selon les organisateurs) a été "calé" après celui de M. Mélenchon (4.000 participants).
"Il a dit qu'il ne voulait pas courir après nous, mais manifestement il marche dans nos pas !", ironise-t-il, en convenant toutefois qu'il est "possible" que M. Mélenchon ait organisé sa venue à Marseille après le socialiste.
Le prochain épisode de ce combat entre les deux candidats de gauche aura lieu à Paris, où M. Mélenchon prévoit de réunir ses soutiens à Bastille, le 18 mars, et M. Hamon à Bercy, le 19, à la veille du premier débat télévisé de la présidentielle.
Pour l'instant, aucun des deux candidats n'est parvenu à s'imposer sur l'autre. Passé devant M. Mélenchon à l'issue de la primaire de la Belle Alliance populaire, fin janvier, Benoît Hamon a vu depuis son score progressivement se tasser.
Dans un sondage Ifop-Fiducial publié mardi, l'ancien ministre de l'Education se voit ainsi crédité de 14% des voix, deux points de plus que M. Mélenchon. Une autre étude, réalisée par Opinionway, lui accorde une avance un peu plus substantielle (16% contre 10%).
- Avantage à Macron -
Les deux hommes ne semblent en tout cas guère en mesure d'accrocher Emmanuel Macron, désormais mesuré autour de 25%.
Cette situation désole les partisans d'une candidature unitaire, dont certains refusent de rendre les armes, une douzaine de jours après un dîner au cours duquel les deux hommes ont pris acte de la volonté de chacun d'aller au bout de sa candidature, et conclu un "pacte de non-agression".
Jean-Luc Mélenchon en marge d'une manifestation, le 7 mars 2017 à Paris
AFP
"Ils ont dîné ensemble et ils ont +acté+ la division de la gauche. A deux –à deux seulement !–, ils ont +acté+ que la gauche renonçait à 2017", écrivent les auteurs d'une tribune publiée mardi dans Libération, dont le président de Nouvelle Donne Pierre Larrouturou, la féministe Caroline De Haas ou la candidate issue de la primaire citoyenne Charlotte Marchandise.
Mais "dans cette campagne aux multiples rebondissements, tout est encore possible (...) Y compris une victoire de la gauche", jugent-ils, en proposant l'organisation pour départager les deux candidats d'un "vote du peuple de gauche", "d'ici quinze jours".
Pour le politiste proche du Front de gauche Philippe Marlière, le principal bénéficiaire de cette désunion est Emmanuel Macron, qui devient "le vote utile d'électeurs de gauche qui ne veulent pas d'un duel Fillon-Le Pen".
Symptomatiquement, le président de Plaine Commune Patrick Braouezec (ex-PCF) a annoncé mardi dans Le Monde son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle, même s'il appelle à voter pour les candidats du PCF ou de La France insoumise aux législatives.
Après avoir longtemps porté le flambeau du rassemblement, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles semble craindre le pire. "On va tout droit vers un 23 avril", dit-il dans une allusion au premier tour de la présidentielle de 2002, marqué par l'élimination de tous les candidats de gauche. "Mais les convergences restent à portée de main", a-t-il ensuite tenu à préciser à l'AFP.
Du côté de la rue de Solférino, on juge que la priorité pour Benoît Hamon doit désormais être de se tourner vers son flanc droit.
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