En une dizaine de jours, plusieurs musées ont vu leurs œuvres prises pour cibles par des militants écologistes, bien décidés à faire parler d’eux et de leur action dans les médias. Si les tableaux sont indemnes, protégés par des vitres, comme tous ceux pris pour cible par les activistes ces derniers jours, force est de constater que voir les « Tournesols » de Van Gogh recouverts de soupe à la tomate, a choqué les opinions.
En effet, pour se faire entendre dans une société où l’information se diffuse rapidement, et où une actualité chasse l’autre, « il faut donner à voir du spectaculaire » estime Chloé Ridel. Pour la directrice adjointe de l’institut Rousseau, « c’est le militantisme à l’ère de la société du spectacle ».
Pas de lien entre l’action et le message
Mais au-delà de la visibilité de ces coups d’éclat, quelle est leur portée dans l’opinion ? « Il faut se demander la raison pour laquelle ils font ce qu’ils font et ça n’est jamais rappelé » déplore Chloé Ridel. Elle pointe la déconnexion entre la valeur symbolique des actions et la cause défendue. Chloé Ridel rappelle le militantisme de José Bové quand il allait défaire un champ d’OGM : « il y avait un lien direct entre son message et son action ».
Elle pointe que deux éléments sont nécessaires pour une action efficace : « Je pense qu’il faut toujours garder un lien entre l’action qu’on mène et la cause sur laquelle on veut attirer l’attention, mais je pense que c’est bien de faire des actions coup de poing, ça sert la cause pourvu qu’il y ait un lien et que ce ne soit pas complément décorrélé du sujet ».
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