Un match droite contre gauche: le deuxième débat entre les sept candidats à la mairie de Paris mardi soir a été l'occasion pour Rachida Dati (LR...
Débat des municipales à Paris: Quand Hidalgo et Dati tentent d’isoler Buzyn
Un match droite contre gauche: le deuxième débat entre les sept candidats à la mairie de Paris mardi soir a été l'occasion pour Rachida Dati (LR...
Par Ambre TOSUNOGLU
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Un match droite contre gauche: le deuxième débat entre les sept candidats à la mairie de Paris mardi soir a été l'occasion pour Rachida Dati (LR) et Anne Hidalgo (PS) de polariser le débat, tentant d'écarter Agnès Buzyn (LREM).
Le directeur de campagne d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, l'avait assuré auprès de l'AFP: "Notre sujet c'est Rachida Dati, Buzyn n'en est plus un".
La preuve mardi soir: quelques minutes après le début du débat organisé par France Télévisions, les candidats sont interrogés à tour de rôle sur le logement, lorsque Anne Hidalgo s'en prend à Rachida Dati, sa principale rivale dans les sondages, avec laquelle elle entretient de bonnes relations en privé.
"Je voudrais demander à Mme Dati quel est le revenu moyen d'un ménage avec deux enfants ?", interroge la socialiste, candidate soutenue par une plateforme "Paris en commun" (qui regroupe PS, PCF, élus Générations et personnalités issues de la société civile).
"Le revenu moyen est au-dessus du revenu moyen national", répond la candidate de la droite, avant que la socialiste ne coupe sèchement: "Vous ne le connaissez pas".
"Je ne suis pas votre élève Mme Hidalgo", réplique Rachida Dati, qui embraye sur le bilan de la maire sortante avant de dénoncer ses alliances à venir.
A l'écologiste David Belliard, elle lui assène ainsi "Vous allez vous retrouver" avec Mme Hidalgo.
Anne Hidalgo et Rachida Dati sur le plateau de LCI le 4 mars 2020 à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine
POOL/AFP
Interrogée sur les rythmes scolaires, et la semaine à quatre jours que certains candidats veulent désormais abolir, Mme Dati dénonce "les méthodes radicales (qui) sont les pires" et des décisions imposées aux familles.
Sur la propreté, même combat. La candidate de droite renvoie la maire de Paris à son bilan après six ans de mandat et "20 ans" passés à l'Hôtel de Ville, en tant qu'adjointe de Bertrand Delanoë. "70% des Parisiens n'en peuvent plus de la mandature actuelle", insiste Mme Dati.
La sécurité ? Mme Hidalgo, "il faut se promener dans Paris il faut aller dans les quartiers", martèle Mme Dati, qui veut une police municipale armée et mène une campagne tambour battant en multipliant depuis l'automne ses déplacements dans le nord-est populaire de la capitale.
- Entre la droite et la gauche, Buzyn -
Selon un nouveau sondage Ipsos-Sopra Steria diffusé mardi, Mme Hidalgo (26%, +1) creuse l'écart sur Mme Dati (23%, -1), alors que Mme Buzyn est stable à 19%. Les autres participants au débat, David Belliard (EELV, 11%), Cédric Villani (ex-LREM, 7%), Danielle Simonnet (LFI, 4,5%) et Serge Federbusch (soutenu par le RN, 4%), suivent loin derrière.
Entrée en campagne pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux, démissionnaire, la candidate Agnès Buzyn tente elle de décliner son programme, sans échapper aux attaques, qualifiées de "bassesses importantes" par son entourage.
"Peut-être que vous avez l'habitude des nominations et des cooptations", lui lance Mme Dati.
"J'ai pris des risques. J'ai quitté un poste de ministre nommé pour m'engager pour les Parisiens", lui répond Agnès Buzyn.
Présentation des principaux candidats aux municipales de mars 2020 à Paris
AFP
"Vous avez un poste de secours au cas où", rétorque Rachida Dati. "Comment osez-vous?", s'indigne Mme Buzyn.
"Je vous rappelle que la maire de Paris est là, pourquoi vous vous attaquez à moi?", lui demande Mme Buzyn qui plus tard, s'attaque aussi au bilan de la maire sortante. "Mme Hidalgo, pourquoi attendre une campagne municipale pour tout d'un coup augmenter le budget propreté ?"
Comme au premier débat organisé la semaine dernière, des candidats ont tenté d'esquisser des alliances de second tour à l'instar d'Anne Hidalgo envoyant du "mon Cédric" au candidat ex-LREM, mathématicien médaillé Fields, et au candidat d'EELV, allié traditionnel du Parti socialiste à Paris.
Agnès Buzyn s'est elle dit "en phase" avec Cédric Villani.
"On n'est pas à Koh-Lanta, là c'est pas des alliances à qui vous donnez le collier d'immunité", a attaqué Mme Dati, accusant Mme Buzyn de "mépris" et de "jouer l'élection dans le dos" des Parisiens, sans afficher clairement ce que seront ses alliances de second tour.
Soupçonnée à tort, selon elle, de vouloir s'allier à Rachida Dati, Mme Buzyn répète inlassablement qu'"il n'y aura pas d'alliance avec Rachida Dati", mais des discussions "arrondissement par arrondissement" autour d'"un projet programmatique".
Selon notre baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, seulement 17 % des Français se disent « optimistes » concernant l’avenir du pays. Ainsi, 28 % des sondés affirment être « très pessimistes » et 55 % « assez pessimistes ».
Selon notre baromètre Odoxa/ Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, l’impopularité du président de la République a atteint un nouveau record avec seulement 22 % d’opinions favorables. La cote de popularité de Sébastien Lecornu est nettement supérieure (32 %) même si le Premier ministre est très fragilisé.
D’après notre baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, Jordan Bardella et Marine Le Pen sont les deux personnalités politiques qui recueillent le plus de soutien ou de sympathie de la part des Français. Les deux figures du RN devancent Edouard Philippe tandis que le reste de la classe politique recule.
Le premier ministre joue peut-être son avenir cette semaine. Après avoir de nouveau déjeuné avec les cadres du socle commun, il sera confronté jeudi à une nouvelle mobilisation puis recevra des socialistes très déçus après son interview. « Au moment où je vous parle, on est plutôt sur la dynamique de la censure », prévient Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes. Mais le PS ne ferme pas encore la porte.