La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui avait été saisie par Anticor, n'a pas décelé d'éléments problématiques dans la déclaration de patrimoine d'Emmanuel Macron, selon un courrier rendu public lundi par l'association.
"Les contrôles mis en oeuvre par la Haute autorité (...) n'ont révélé aucun élément de nature à remettre en cause le caractère exhaustif, exact et sincère de la déclaration" du candidat à la présidentielle, a écrit le président de cette instance indépendante, Jean-Louis Nadal.
"La Haute Autorité étant soumise au secret professionnel (...) il ne m'est pas possible de vous donner de plus amples renseignements quant au détail des informations recueillies dans le cadre de ces vérifications et contrôles", ajoute M. Nadal dans ce courrier en date du 23 mars.
Jean-Louis Nadal, président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le 7 janvier 20105 à la sortie de l'Eysée à Paris
AFP/Archives
L'association s'était interrogée mi-mars sur un "manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclarés" par le leader d'En Marche!.
Dans sa déclaration d'intérêts signée le 24 octobre 2014, Emmanuel Macron indiquait avoir perçu, comme banquier à la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, "3,3 millions d'euros de revenus avant impôts", de 2009 jusqu'à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Économie en août 2014, avait relevé Anticor.
Il avait touché notamment, pour ses activités dans la banque d'affaires, "2,8 millions d'euros" entre 2009 et sa nomination en mai 2012 au secrétariat général de la présidence sous François Hollande.
Le patrimoine déclaré des candidats
AFP
Or dans sa déclaration de patrimoine, signée le même jour et contrôlée par la HATVP, M. Macron avait fait état d'un patrimoine de "1,2 million d'euros et d'un endettement de 1 million d'euros", "soit un patrimoine net de seulement 200.000 euros", de quoi susciter des "interrogations" selon Anticor.
Depuis, le prétendant à l’Élysée a rempli une nouvelle déclaration de patrimoine, rendue publique mercredi dernier comme pour tous les candidats. Il a déclaré un patrimoine principalement constitué de comptes bancaires et d'instruments financiers, sans bien immobilier. Il lui reste 246.000 euros environ à rembourser d'un prêt pour des travaux immobiliers contracté en 2011. Il a perçu en janvier 274.000 euros environ, au titre d'avance de droits d'auteur pour son livre "Révolution", et doit régler au Trésor public un peu moins de 54.000 euros pour avoir démissionné de la haute fonction publique.
Emmanuel Macron s'est déjà expliqué sur cette différence entre patrimoine déclaré et revenus perçus, pointant son "statut d'indépendant" lorsqu'il était banquier d’affaires, avec un haut niveau de cotisations et d'impôts à régler.
Le nouveau Premier ministre a reçu le président des Républicains, Bruno Retailleau, ainsi que les deux présidents des groupes parlementaires LR, Laurent Wauquiez pour les députés, et Mathieu Darnaud pour les sénateurs. Une rencontre qui a essentiellement porté sur la définition d’une méthode de travail pour l’avenir.
Le premier ministre Sébastien Lecornu a entamé ce mercredi ses consultations par son parti, Renaissance. Des rencontres qui ne se limiteront pas aux formations politiques. « Il recevra tout le monde, tous les partis et les syndicats aussi », affirme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, après avoir été reçu à Matignon. Voulant « un socle commun solidaire », Sébastien Lecornu « a dit qu’il allait beaucoup parler avec la gauche ».
Le président du Rassemblement national se dit prêt à rencontrer le nouveau Premier ministre, dans le cadre du cycle de consultations organisé par Matignon avec les partis politiques. Il avertit néanmoins : sans « politique de rupture » par rapport à Michel Barnier et à François Bayrou, les députés du RN censureront le nouveau chef de gouvernement.
Comme lui a demandé Emmanuel Macron, le nouveau premier ministre a commencé une consultation des forces en présence au Parlement. Il commence dès ce mercredi avec des responsables du socle commun, reçus à Matignon.