Déjà « 20 milliards d’euros de pertes » pour le monde sportif selon Roxana Maracineanu
Auditionnée au Sénat, Roxana Maracineanu a tenté de rassurer le monde sportif. Mais dans un secteur qui ne sortira pas du confinement avant l’été, les pertes sont déjà colossales. Si la ministre des Sports évoque des aides, elle appelle aussi le monde professionnel, et celui du football en particulier, à se questionner sur son modèle.

Déjà « 20 milliards d’euros de pertes » pour le monde sportif selon Roxana Maracineanu

Auditionnée au Sénat, Roxana Maracineanu a tenté de rassurer le monde sportif. Mais dans un secteur qui ne sortira pas du confinement avant l’été, les pertes sont déjà colossales. Si la ministre des Sports évoque des aides, elle appelle aussi le monde professionnel, et celui du football en particulier, à se questionner sur son modèle.
Public Sénat

Par Jérôme Rabier

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3 min

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C’est l’un des secteurs les plus touchés par le Covid-19. Au même titre que la culture, le sport est à l’arrêt. Sans pour l’instant entrevoir une date de reprise. Un sujet qui inquiète les sénateurs. La commission de la culture et de l’éducation a donc décidé d’auditionner la ministre sur la situation actuelle et sur l’après.

Un écosystème sportif « durement touché »

« L’écosystème sportif est durement touché par la crise » prévient d’emblée Roxana Maracineanu. Et à tous ses échelons. « Les clubs, les fédérations, les petites associations, les entreprises, et les sportifs » égrène-t-elle. « Certains sont en péril » diagnostique la ministre. Qui évoque « 20 milliards d’euros de pertes » dans l’écosystème sportif.

Comme n’importe quelle entreprise, les clubs professionnels et les fédérations ont pu bénéficier des dispositifs mis en place. « Chômage partiel, exonérations ou reports de charges, prêts garantis par l’État » détaille-t-elle. « D’autres dispositifs de soutien sont en cours de réflexion » annonce la ministre, qui évoque le soutien au sport professionnel notamment, le plus impacté par la perte des recettes de billetterie et des droits télévisés.

« Penser à l’après »

« Il faut penser à l’après » se projette-t-elle. « Le risque à surmonter, c’est l’affaiblissement de nos fédérations sportives » prévient-elle, rappelant qu’il en existe 114, avec des problématiques différentes. Côté solutions, elle compte s’appuyer sur les collectivités locales « qui ont un rôle central car au plus proches des petites associations sportives qui maillent le territoire ».

Vers une remise en cause du modèle ?

Quant aux grands clubs professionnels du football, elle les invite à se questionner sur leur modèle. Revenant sur des propos précédents, elle assume la démarche. « J’ai juste répondu à une question à ce sujet en me demandant comment l’écosystème du football professionnel que l’on disait si puissant, soit à genoux en si peu de temps ! Cela interpelle. C’est pour ça que j’ai dit qu’il faudrait que ce sport soit précautionneux (…).  Mais les médias ne s’attardent surtout que sur le sport spectacle et peu sur le sport dans ses aspects sociétaux, sociaux, de santé ou d’éducation. À chaque interview avec des médias, on m’interroge sur le sport spectacle…. Qui n’a pourtant pas lieu » regrette-t-elle.

Pas de reprise des compétitions avant fin juillet

Et ce jusqu’à fin juillet prévient-elle, laissant ouverte la possibilité de tenir les finales de Coupe de France et de Coupe de la ligue au mois d’août. Mais en prévenant que cela est conditionné au fait que « l’évolution de l’épidémie soit positive et les mesures respectées, avec un nombre limité de personnes. La seule inconnue, c’est le fait de pouvoir s’entraîner ensemble. Et pour le football, le rugby, le cyclisme, il faut se remettre en commun à l’entraînement. Et ce n’est pas possible aujourd’hui » conclut la ministre des Sports.

 

 

 

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