Démission du maire de Sevran, « usé » par le mépris de l’État pour les banlieues
Stéphane Gatignon, maire de Sevran depuis 2001, doit annoncer mardi soir sa démission, se disant "usé" et dénonçant le "mépris de...

Démission du maire de Sevran, « usé » par le mépris de l’État pour les banlieues

Stéphane Gatignon, maire de Sevran depuis 2001, doit annoncer mardi soir sa démission, se disant "usé" et dénonçant le "mépris de...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Stéphane Gatignon, maire de Sevran depuis 2001, doit annoncer mardi soir sa démission, se disant "usé" et dénonçant le "mépris de l’État pour les banlieues", a indiqué à l'AFP sa chef de cabinet, confirmant des informations de presse.

Stéphane Gatignon, maire écologiste UDE de cette banlieue populaire de Seine-Saint-Denis, doit annoncer sa démission au conseil municipal mardi soir, a dit Rosandre Vallerey.

"Mon but a toujours été de péter le ghetto", a-t-il déclaré au journal Le Monde. Mais, a-t-il déploré, "on continue à faire de la banlieue un monde parallèle, structuré comme une société précaire qui ne s'en sort que grâce aux solidarités, à la débrouille, à la démerde. Je pense aujourd'hui que cette situation arrange tout le monde".

"Je ressens de la fatigue, de l'usure par rapport aux blocages qui viennent d'en haut", a-t-il ajouté auprès du Parisien.

Les mandats de M. Gatignon ont été marqués par des coups d'éclat. En 2011, il avait réclamé l'intervention de l'armée pour rétablir la sécurité dans sa ville, en proie à de graves violences liées au trafic de drogue. Un an plus tard, il avait fait une grève de la faim devant l'Assemblée nationale pour obtenir des aides de l’État pour les villes pauvres.

Plaidant pour la dépénalisation du cannabis, M. Gatignon a tour à tour été engagé au Parti communiste, puis à Europe Ecologie, qu'il avait quitté en 2015, pour rallier le mouvement Ecologistes!. Il avait soutenu Emmanuel Macron pour la présidentielle 2017.

Dans Le Monde, il a qualifié le très attendu "rapport Borloo" pour les quartiers, qui doit être présenté dans quelques semaines, de plan "de la dernière chance".

"Si Macron ne suit pas les préconisations de Borloo, cela veut dire que l’État laisse tomber les banlieues et leurs 5,5 millions d'habitants", a-t-il dit.

Partager cet article

Dans la même thématique

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
3min

Politique

Nouvelle-Calédonie : le Sénat vote le report des élections provinciales

Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en Nouvelle-Calédonie en novembre. Il s’agit de la première étape à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de l’archipel.

Le

Démission du maire de Sevran, « usé » par le mépris de l’État pour les banlieues
3min

Politique

La position des socialistes vis-à-vis du gouvernement « a empêché notre nomination » à Matignon, estime Marine Tondelier

Après la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu, les socialistes ont décidé de renoncer à voter la censure pour laisser place au « pari » du débat parlementaire. « Je pense qu'ils étaient tellement prêts à faire ça (...) que ça a empêché notre nomination » à Matignon, explique sur Public Sénat ce jeudi 16 octobre Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.

Le

Démission du maire de Sevran, « usé » par le mépris de l’État pour les banlieues
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le