Depuis Kiev, Emmanuel Macron soutient l’obtention d’un statut de candidat « immédiat » à l’UE pour l’Ukraine

Depuis Kiev, Emmanuel Macron soutient l’obtention d’un statut de candidat « immédiat » à l’UE pour l’Ukraine

En marge de son déplacement en Ukraine, Emmanuel Macron a annoncé la livraison de nouveaux canons Caesar pour lutter contre l’envahisseur russe. Le chef de l’Etat a également plaidé pour que l’Ukraine obtienne, à l’occasion du sommet européen des 23 et 24 juin, un statut de candidat « immédiat » à une adhésion à l’UE.
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La France renforce son soutien à l’Ukraine. Au sortir d’une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky, aux côtés du chef de gouvernement italien Mario Draghi, du président roumain Klaus Iohannis et du chancelier allemand Olaf Scholz, Emmanuel Macron a annoncé des livraisons d’armes supplémentaires. Six canons automoteurs Caesar vont ainsi être envoyés à l’Ukraine en supplément des douze déjà fournis par la France entre mai et juin, a indiqué le chef de l’Etat. Il est arrivé ce jeudi matin à Kiev, dans la foulée d’un déplacement en Roumanie et en Moldavie. « À chaque fois que j’ai pris un engagement, il a donné lieu à des décisions rapides. Il faut du matériel, et il le faut vite ! », a-t-il déclaré durant une conférence de presse conjointe avec ses quatre homologues. La France dispose actuellement de 76 canons de ce type, considérés comme des pièces d’artillerie emblématiques de l’armée française.

Emmanuel Macron s’est également engagé à fournir aux enquêteurs ukrainiens un laboratoire mobile d’analyses ADN. L’objectif : « contribuer à la collecte de preuves et permettre à la justice de suivre son cours » face aux exactions commises en Ukraine par l’armée russe.

Evoquant la crise alimentaire globale déclenchée par le conflit, Emmanuel Macron appelle Moscou à laisser l’ONU organiser l’exportation des céréales, ce qui nécessite une levée du blocus des ports ukrainiens de la mer Noire. Pour mettre en place cette initiative, « il faut une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU à laquelle la Russie s’est opposée. J’espère qu’elle changera rapidement d’avis », a-t-il indiqué.

« Nous avons à bâtir, dans les prochains jours, l’unanimité des 27 »

Sur un plan plus politique, Emmanuel Macron a renouvelé son soutien à l’obtention immédiate du statut de candidat à l’adhésion européenne pour l’Ukraine. « Ce statut sera assorti d’une feuille de route, il impliquera que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage de la Russie. Nous avons à bâtir, dans les prochains jours, l’unanimité des 27 », a-t-il expliqué. Les pays membres doivent se pencher sur cette demande à l’occasion d’un sommet européen prévu les 23 et 24 juin prochains.

« Aujourd’hui, c’est sur le sol ukrainien que se joue la sécurité du continent européen dans son ensemble », a estimé le chef de l’Etat français. « L’Europe est à vos côtés, elle le restera autant qu’il le faudra, jusqu’à la victoire », a-t-il martelé. Les autres dirigeants européens qui se tenaient à ses côtés ont manifesté le même soutien. « L'Ukraine fait partie de la famille européenne », a assuré le chancelier allemand. L'Italie souhaite également que « l'Ukraine soit dans l'Union européenne », a déclaré Mario Draghi.

« Notre pays est prêt à faire tout le nécessaire » pour rejoindre l'UE

Le président Volodymyr Zelensky a quant à lui estimé qu’une « réponse unie [était] la seule possible » contre l’invasion russe. « Nous constatons l’absence de bonne volonté du côté russe pour relancer le processus de paix. La Russie ne le souhaite pas, elle souhaite la guerre », a-t-il déclaré. "L'adhésion à l'UE est un long processus, mais notre pays est prêt à faire tout le nécessaire. Tout le peuple ukrainien y aspire", a-t-il ajouté.

Attendu depuis plusieurs semaines, le déplacement d’Emmanuel Macron en Ukraine n’a été rendu public que jeudi matin pour des raisons de sécurité, quelques heures seulement avant son arrivé à Kiev. Dans la matinée, le locataire de l’Elysée s’est rendu avec Mario Draghi, Klaus Iohannis et Olaf Scholz à Irpin, dans la banlieue ouest de la capitale, théâtre d’intenses combats durant les premières semaines du conflit, et désormais considérée comme une ville-martyre.

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