« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance » des traités européens, pointe Sandrine Rousseau
Invitée vendredi d’« Extra local » sur Public Sénat, l’écologiste Sandrine Rousseau a défendu la position critique adoptée par les partis de gauche sur l’Union européenne, dans le cadre de la campagne des législatives. Elle balaye le risque de sortie de l’UE, mais appelle à construire une « Europe sociale ».

« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance » des traités européens, pointe Sandrine Rousseau

Invitée vendredi d’« Extra local » sur Public Sénat, l’écologiste Sandrine Rousseau a défendu la position critique adoptée par les partis de gauche sur l’Union européenne, dans le cadre de la campagne des législatives. Elle balaye le risque de sortie de l’UE, mais appelle à construire une « Europe sociale ».
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

C’est l’un des points les plus polémiques de l’accord passé entre La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et les autres partis de gauche pour les élections législatives : la « désobéissance » aux traités européens. Cette formule a donné quelques sueurs froides aux deux franges les plus europhiles de la « Nouvelle union populaire, écologiste et sociale » (NUPES), à savoir le Parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts, certains reprochant aux insoumis de vouloir engager leurs partenaires vers un Frexit déguisé. « Non, dans l’accord il n’y a pas le fait que l’on sorte de l’Europe », a voulu rassurer vendredi, au micro d’« Extra local » sur Public Sénat, l’écologiste Sandrine Rousseau.

« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance des traités, ce qui veut dire qu’il faut les revoir puisqu’ils ne sont plus adaptés à la situation », a-t-elle expliqué, en invoquant l’endettement provoqué par les dispositifs économiques débloqués en urgence à partir de mars 2020, afin de permettre aux entreprises de rester à flot malgré les mesures de restriction mises en place pour freiner la pandémie. « Nous sommes en désobéissance aujourd’hui parce que les traités européens nous imposent d’être à 3 % de déficit et à 80 % de notre PIB en matière de dette extérieure », rappelle cette professeure d’économie. « Donc aujourd’hui, et depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance ! », martèle Sandrine Rousseau.

Revoir les traités pour « instaurer une Europe sociale »

Une situation, toutefois, qui a reçu l’aval de la Commission européenne au regard de l’ampleur des turbulences traversées ces deux dernières années. En revanche, l’accord électoral qui s’est mis en place au sein de la gauche française a été scruté avec une attention particulière par les instances européennes. Comme nous vous l’expliquions dans cet article, plusieurs eurodéputés verts, néerlandais, belges ou allemands, appartenant au groupe Alliance Libre Européenne (ALE) au Parlement européen, se sont inquiétés d’une éventuelle remise en cause de la primauté du droit européen. Sur Public Sénat, Sandrine Rousseau dénonce des « fantasmes » à propos d’un risque de rupture, et plaide pour recentrer la construction européenne autour des préoccupations sociales.

» Lire notre article : Que risque un État s’il désobéit aux règles européennes ?

« Je vais vous donner un scoop : nous ne reviendrons pas rapidement à 80 % du PIB en matière de dette », pointe-t-elle. « De toute façon, il faudra revoir ces traités. Revoyons-les pour instaurer une Europe sociale », enjoint notre invitée. « Je rappelle qu’Emmanuel Macron, lorsque la France a pris la présidence de l’UE, a dit qu’il travaillerait pour avoir un salaire minimum dans toute l’Europe, ce qu’il n’a pas fait. L’Europe sociale est toujours à la traîne, nous n’arrivons pas à la mettre en œuvre. Cette renégociation des traités nous permettra de le faire », conclut-elle.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance » des traités européens, pointe Sandrine Rousseau
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance » des traités européens, pointe Sandrine Rousseau
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

« Depuis la crise du covid-19, nous sommes en désobéissance » des traités européens, pointe Sandrine Rousseau
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le