Dernier débat de la primaire de la gauche : mode d’emploi pour gagner à l’usage des candidats
Depuis 2006, les primaires sont devenues un moment incontournable de la vie démocratique, retour sur les différentes postures adoptées par les candidats et les recettes pour s’imposer dans les débats.

Dernier débat de la primaire de la gauche : mode d’emploi pour gagner à l’usage des candidats

Depuis 2006, les primaires sont devenues un moment incontournable de la vie démocratique, retour sur les différentes postures adoptées par les candidats et les recettes pour s’imposer dans les débats.
Public Sénat

Par Guillaume Gosalbes

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3 min

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La première stratégie : se positionner au dessus des autres. Nous sommes en 2011, François Hollande candidat à la primaire socialiste affronte Arnaud Montebourg, Manuel Valls ou encore Martine Aubry. Il parvient à survoler les débats en adoptant une stratégie de synthèse, et distribue les bons et mauvais points avec le sourire.
                                   
Se placer au dessus des autres.

Cette posture de la synthèse ne semble pas adaptée à Manuel Valls pour Jean-Luc Mano, conseiller en communication politique. De l’avis de Gaël Sliman, spécialiste de l’opinion et fondateur de l’institut Odoxa, il est difficile pour l’ancien Premier ministre de jouer la carte utilisée par François Hollande en 2011 « parce que tous ses adversaires sont sur une ligne distincte de la sienne ».

Autre stratégie : jouer l’autorité. François Fillon, sourcils froncés, a survolé les débats télévisés de novembre 2016, en jouant sur la corde de l’autorité. Pour Gaël Sliman cela a fonctionné, car la posture adoptée était en adéquation avec la manière d’être du candidat, ainsi qu’avec la perception que les téléspectateurs ont de ce dernier.

« Celui qui gagne n’est jamais celui qui fait le bon élève ».

Mais comment exister au sein d’un débat télévisé lorsqu’on est considéré comme un petit candidat ? Il est possible de jouer l’offensive, comme Nathalie Kosciusko-Morizet qui a marqué des points en attaquant frontalement Nicolas Sarkozy sur son revirement sur le Grenelle de l’environnement.


Au contraire de Bruno Le Maire, qui s’est contenté d’attaques feutrées et qui n’a pas réussi à créer de clivages. C'est ce que souligne Jean-Luc Mano, conseiller en communication politique : « celui qui gagne n’est jamais celui qui fait le bon élève », avant de poursuivre « l’idée de marquer en permanence par des idées et des propositions nouvelles la primaire est une bonne stratégie ». Avec sa proposition de création du revenu universel, une idée nouvelle audacieuse, et très coûteuse, Benoît Hamon a obligé les autres candidats à se positionner sur ses idées.

Primaires de gauche, gagner le parti avant tout.

Pour Jean-Luc Mano, le débat des primaires de la gauche manque d’envie, pour lui aucun des socialistes « ne veut réellement être candidat à la présidence de la République », plus cinglant il ajoute, c’est « un débat d’éclopés » avant de s’interroger sur l’objectif véritable des candidats à la primaire de la Belle Alliance : être désigné candidat à la présidentielle au risque de perdre ou s’affirmer comme leader naturel pour diriger le parti socialiste.

 

 

 

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