Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Des scientifiques en danger accueillis en France
Par Public Sénat
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Vingt-cinq scientifiques de Syrie, de Turquie ou d'Irak vont pouvoir travailler en France, une nécessité pour que l'hexagone demeure "une terre d'asile", a annoncé jeudi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, s'en prenant aux positions des candidats François Fillon et Marine Le Pen en matière d'immigration.
"Nous sommes réunis ce matin par la conviction que la France ne saurait assister passivement à l’aggravation des menaces qui pèsent sur nombre de vos collègues étrangers", a indiqué le Premier ministre aux scientifiques réunis pour le lancement du Programme d'aide à l'Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil (PAUSE).
"Le candidat de la droite (François Fillon) prétend établir des quotas d'immigration, en contradiction complète avec le principe du droit d’asile comme avec les obligations internationales que la France a contractées", a dénoncé Bernard Cazeneuve.
"Quant à la candidate du Front National (Marine Le Pen), elle soutient vouloir ramener les flux migratoires à un niveau si faible qu’il rendrait impossible non seulement le regroupement des familles et le respect du droit d’asile, mais aussi le recrutement des étudiants étrangers", a-t-il ajouté.
"En renonçant à attirer les cerveaux étrangers dans nos laboratoires, en se résignant à ce qu’ils aillent massivement alimenter la recherche aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne ou ailleurs, son projet consiste tout simplement à organiser le déclin scientifique de la France", a-t-il dénoncé.
Le programme PAUSE va permettre d’insérer au sein des établissements français des scientifiques en situation d'urgence, qui fuient les persécutions ou la guerre. Sur 55 dossiers déposés en 15 jours, 25 candidatures ont été retenues. Douze Syriens, 10 Turcs, un Irakien, un Algérien et un Yéménite vont être accueillis.
"Accueillir des étudiants et des chercheurs étrangers constitue une nécessité pour accroître le rayonnement scientifique, économique et technologique de notre pays" et pour "continuer à faire de la France un grand pays, une terre d'asile, un lieu de création, une puissance scientifique", a fait valoir M. Cazeneuve.
Un astrophysicien syrien de 45 ans, menacé dans son pays pour délit d'opinion, a rejoint un centre de recherche parisien. Une doctorante en sociologie irakienne va pouvoir achever sa thèse dans un laboratoire français et une Yéménite de 52 ans va être accueillie dans un laboratoire universitaire.
D'ici la fin de l'année, "on devrait être capable de soutenir 150/200 collègues", a précisé Alain Prochiantz, administrateur du Collège de France qui porte le programme.
Lancé par le secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon, le dispositif dispose d'une dotation gouvernementale d'un million d'euros mais recherche des partenariats avec les institutions publiques et privées.