Des sénateurs LR veulent permettre aux discothèques de se transformer en bars pour survivre

Des sénateurs LR veulent permettre aux discothèques de se transformer en bars pour survivre

« La situation est catastrophique » alerte le sénateur LR Serge Babary, qui propose que les boîtes de nuit puissent facilement se transformer, le temps de la crise, en bar ou restaurant afin de rouvrir. « Si on ne trouve pas de solution, on risque de tuer totalement les discothèques » met en garde le sénateur d’Indre-et-Loire.
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« Et je coupe le son » chantait Philippe Katerine. Pour le remettre, ce n’est pas pour tout de suite. La musique et la danse attendront encore. Face à l’épidémie de Covid-19, les boîtes de nuit et clubs sont toujours fermées en France. Impossible pour ces établissements en lieux clos de rouvrir, alors que le virus se propage fortement à nouveau. Des fermetures qui font très mal à la profession.

Ce mardi matin, les professionnels du secteur se sont fait entendre. Des gérants de discothèques ont mené des opérations escargot à Rennes, Marseille ou Lyon. Fin septembre, d’autres s’étaient enchaînés devant les grilles de l’Assemblée pour protester.

A défaut de pouvoir rouvrir, un plan B est-il possible ? Peut-être. Plusieurs sénateurs LR proposent tout simplement que le temps de la crise, les boîtes rouvrent en tant que bars ou restaurants. Quand tout ira mieux, les gérants pourront ensuite rouvrir normalement. Dans le cadre du projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, examiné ce mardi soir au Sénat, deux amendements en ce sens, l’un de Serge Babary, l’autre de Max Brisson, ont été déposés.

« Des discothèques ont déjà fait faillite »

« On a des professionnels qui depuis le 14 mars sont en arrêt total d’activité et qui essaient désespérément de trouver des parades pour reprendre une activité. Les tentatives pour proposer un protocole sanitaire beaucoup plus contraignant n’ont pas été acceptées. Du coup, c’est leur activité même qui est remise en cause par la situation sanitaire » souligne Serge Babary, « alerté par des professionnels » de son département d’Indre-et-Loire.

Légalement, les discothèques sont des ERP (établissement recevant du public) de type « P », pour « salle de danse et salle de jeux ». Ce sont ces établissements qui sont concernés par une fermeture totale. L’idée serait de leur permettre d’exercer une autre activité, non concernée par la fermeture administrative. « On peut abandonner pour le moment l’idée de danse et transformer le lieu en bar voire en restaurant, en respectant les protocoles. On peut aussi imaginer d’autres utilisations, comme une salle d’exposition » explique l’auteur de l’amendement, signé également par Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat.

Pour beaucoup, cela devient une question de vie ou de mort. « La situation est catastrophique. Des discothèques ont déjà fait faillite. Quand on n’a plus de recette du tout pendant des mois… Sept mois, zéro recette ! » alerte Serge Babary. Il ajoute :

A terme, si on ne trouve pas de solution comme celles-là, on risque de tuer totalement les discothèques, la profession.

« On propose un arrangement qui ne coûte rien et permet à des professionnels de survivre »

Si l’amendement est adopté ce soir au Sénat, encore faut-il qu’il soit ensuite conservé par les députés, et donc soutenu par le gouvernement. « On propose un arrangement qui ne coûte rien et permet à des professionnels de survivre jusque meilleure fortune. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une opposition du gouvernement » dit le sénateur LR d’Indre-et-Loire, ancien maire de Tours.

En quarante ans, le nombre de discothèques a fondu, passant de 4000 dans les années 1980 à quelque 1600 aujourd'hui. 300 ont déjà éteint définitivement les lumières en déposant le bilan, depuis la crise du Covid. Des aides sont pourtant là. L’Etat a notamment décidé de prendre en charge les frais fixes, plafonnés à 15.000 euros par mois. Mais ce ne sera pas suffisant. Il y a urgence, crie le secteur.

En juin dernier, Fabrice Gadeau, le patron du célèbre Rex Club, à Paris, expliquait à publicsenat.fr n’être « pas sûr de pouvoir s’en relever » si la fermeture était prolongée six mois de plus, au-delà du mois de septembre... Le club historique des musiques électroniques, qui fait travailler artistes et intermittents, dépend plus dans l’esprit du ministère de la Culture que de celui des PME, en charge des discothèques classiques. Mais le résultat est le même pour tout le monde. C’est leur survie qui est en jeu.

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