Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
« Désaccord total » : Simeoni, reçu par Philippe et Larcher, appelle les Corses à se « mobiliser »
Par Guillaume Jacquot (Images : Clément Perrouault et Oriane Mancini)
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Les deux hommes forts de la Collectivité de Corse ont terminé leur « prise de contact » à Paris avec le sentiment de ne pas avoir été entendus sur leurs revendications. Après avoir rencontré le Premier ministre Édouard Philippe lundi, Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, et Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse, se sont entretenus ce mardi après-midi avec Gérard Larcher au Sénat, dans l’optique de la révision constitutionnelle. C’était la première fois qu’ils le rencontraient depuis leur victoire aux élections territoriales il y a trois semaines.
« Le compte n’y est pas. On est en train de nous demander d’aller à l’abattoir et de renoncer à tout ce qui fait le fondement même de notre engagement », a déploré à l’issue de l’entrevue Gilles Simeoni.
« Nous sommes ici pour parler de l’existence d’un peuple, de son droit à la vie, de son combat, de la reconnaissance de ses droits. Et on nous parle de technique, d’alignement sur le droit commun. Donc je crois que manifestement il y a un désaccord qui est profond, qui est total. »
Alors qu’Emmanuel Macron est attendu sur l’île le 6 février, le président du Conseil exécutif appelle ce mardi à « une très large mobilisation pacifique mais déterminée » des Corses.
Selon Gilles Simeoni, il n’y a « pas eu un mot » au cours des discussions sur la reconnaissance de la « dimension fondamentalement politique de la question corse ». Le dossier du « rapprochement des prisonniers politiques » détenus sur le continent n’a pas fait l’objet d’une référence « claire » et « explicite ». Enfin, Gilles Simeoni regrette que le gouvernement et le président du Sénat se « refusent » à prononcer le mot d’autonomie. « Cette discussion n’en est pas une. En conséquence, il n’y a pas en l’état de raisons de la continuer », a-t-il conclu.
« Pas d’espace constitutionnel pour la co-officialité »
Le président du Sénat a déclaré à notre micro que le débat devait se tenir dans le cadre de l’article 72 de la Constitution. « C’est autour de l’article 72 et uniquement de l’article 72, qu’il peut y avoir un débat, un dialogue, comme avec d’autres collectivités à statut particulier, qu’elles soient ultramarines ou en métropole. »
Gérard Larcher précise que le « droit à la différenciation » n’est pas contraire à une « République une et indivisible ». « Je l’ai dit dans mon discours le 17 juillet, à la Conférence nationale des territoires. D’ailleurs, M. Simeoni et M. Talamoni se souvenaient parfaitement de mon discours. Je ne peux pas être pris en défaut de désir de différenciation dans le cadre d’une République une et indivisible. »
Le président du Sénat s’est en revanche montré inflexible sur deux demandes historiques des nationalistes : la co-officialité de la langue corse avec le français, mais aussi le statut de résident, permettant de protéger les Corse de la spéculation immobiliaire.
« Il n’y a pas d’espace constitutionnel pour la co-officialité, sujet qu’on a peine abordé, et pour le statut de résident », a rappelé Gérard Larcher.
Ce matin encore, sur notre antenne, Jacqueline Gourault nous confiait que les discussions avec l’exécutif corse étaient « apaisées ».