Désinfection des rues : « Il y a beaucoup de questions », reconnaît Élisabeth Borne devant les sénateurs

Désinfection des rues : « Il y a beaucoup de questions », reconnaît Élisabeth Borne devant les sénateurs

La ministre de la Transition écologique et solidaire, auditionnée par les sénateurs de la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, a admis que ces pratiques instaurées dans plusieurs villes pouvaient susciter de « l’inquiétude » chez les Français. Le gouvernement attend deux avis scientifiques.
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Ce sont des scènes que le monde a d’abord découvertes en Chine ou en Corée du Sud. La désinfection de l’espace public et du mobilier urbain, pour combattre le coronavirus, est désormais une réalité dans plusieurs villes françaises de la région Sud (Menton ou encore métropole d’Aix-Marseille-Provence), d’Ile-de-France (Suresnes) ou encore d’Occitanie (Montauban).

Partout, le même phénomène : le recours à de l’eau de javel pour lutter contre la propagation du Covid-19. Des membres de la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable s’en sont émus auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, au cours d’une audition inédite organisée grâce à une visioconférence, ce jeudi 2 avril.

Le gouvernement attend des recommandations de la part de l’Anses

« L’efficacité est-elle prouvée ? Il me semble que l’impact sur l’environnement est évident puisque cette désinfection se fait à partir d’eau de javel. Cela se retrouvera dans nos ressources en eau, c’est-à-dire les nappes phréatiques et les rivières », s’est inquiétée la sénatrice socialiste du Lot, Angèle Préville. Élisabeth Borne a reconnu qu’il y avait « effectivement beaucoup de questions et de sollicitations sur l’opportunité de désinfection, dans l’espace public ou les établissements recevant du public ».

À la recherche de réponses, le gouvernement a d’ailleurs saisi le Haut Conseil de la santé publique mais aussi l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement). « Nous souhaitons nous fonder sur l’avis des scientifiques », a insisté la ministre. L’exécutif veut notamment vérifier que ces opérations sanitaires respectent bien les autorisations de mise sur le marché des produits utilisés. « Si c’est le cas, cela veut dire que l’efficacité des produits a été prouvée, et que l’impact sur l’environnement a été analysé », a développé la ministre.

La ministre insiste sur la nécessité de ne pas affecter les réseaux d’eau

Les deux avis attendus par le ministère « permettront de rappeler les produits à utiliser, pour qu’on agisse si c’est nécessaire, et qu’on agisse en utilisant les bons produits, et évidemment en ne créant par des difficultés sur un système d’eau et d’assainissement », a tranché Élisabeth Borne.

La ministre n’a cependant pas répondu sur l’ampleur de ce phénomène en France, ni sur un éventuel recensement des communes concernées. Certaines agences ont déjà exprimé publiquement des critiques. Selon Le Parisien, l’Agence régionale de santé (ARS) en Île-de-France qualifie l’aspersion de javel dans les rues d’ « inutile et dangereux ». Idem à Bordeaux, où l’ARS juge que ce nettoyage apporte plus de toxicité que de bénéfices.

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