Didier Guillaume : « Ce n’est pas en flinguant des amis, modeste président de groupe, qu’on va reconstruire »

Didier Guillaume : « Ce n’est pas en flinguant des amis, modeste président de groupe, qu’on va reconstruire »

Le président du groupe PS, Didier Guillaume, minimise la polémique après ses félicitations à Olivier Dussopt, son « ami depuis plus de 20 ans », pour sa nomination au gouvernement. Certains sénateurs PS y voient une déclaration incompatible avec ses fonctions. « Je ne suis pas dans la majorité présidentielle » rappelle Didier Guillaume, tout en assumant ses propos.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dommage collatéral. La nomination du socialiste Olivier Dussopt a entraîné une réaction en chaîne au sein du groupe PS du Sénat. Son président, Didier Guillaume, a salué sur Twitter dès vendredi soir la nomination d’un homme « profondément de gauche ». Le message de l’ancien directeur de campagne de Manuel Valls pendant la primaire est mal passé chez une partie des sénateurs PS, comme David Assouline, Xavier Iacovelli ou encore Martial Bourquin.

Ce lundi, Didier Guillaume, qui n’a jamais caché sa bienveillance à l’égard d’Emmanuel Macron, minimise la polémique et ne veut pas « remettre une pièce dans la machine ». « Ça a engendré des critiques surtout en dehors des sénateurs, chez les militants qui ont été troublés. J’ai pu le comprendre » explique-t-il à Public Sénat (voir la vidéo, images de Sandra Cerqueira). Mais « Olivier Dussopt est mon ami depuis plus de 20 ans. Je l’ai félicité pour son entrée au gouvernement. C’est un homme de gauche. Je ne considère pas qu’on n’est plus de gauche quand on rentre au gouvernement. Jean-Yves Le Drian est à gauche et à un rôle important » fait-il valoir.

Didier Guillaume prêt à prendre « ses responsabilités » si le bureau national lui demande

Alors que François Kalfon, conseiller régional PS d’Ile-de-France, demande à Didier Guillaume de quitter ses fonctions à la tête du groupe PS, le sénateur met en garde ses camarades socialistes qui voudraient aller plus loin : « Au moment où le PS prépare le congrès, après avoir fait 6 % à la présidentielle, il faut se poser les bonnes questions et ne pas regarder ailleurs en tirant et en flinguant sur des amis, modeste président de groupe, car ce n’est pas comme ça qu’on va reconstruire et rebâtir une alternative ».

Si vraiment sa déclaration pose problème, il renvoie au bureau national hebdomadaire du PS du mardi soir :

« Si le bureau national considère que je ne suis plus à même d’exercer les fonctions de président du groupe PS au Sénat, par rapport à ce tweet de félicitations à mon ami, qu’il le dise et je prendrai mes responsabilités. Mais si ce n’est pas le cas, je pense que le débat est clos ».

Certains sénateurs, défenseurs d’une ligne en opposition à Macron, demandent aujourd’hui à nouveau une clarification. Mais pour Didier Guillaume, elle a déjà été faite lors d’un vote interne, en septembre, au sein du groupe : « Le groupe PS est très clair au Sénat. Il a dit qu’il n’était pas dans la majorité présidentielle – je ne suis pas dans la majorité présidentielle – mais qu’il n’était pas dans l’opposition, que nous voyons les choses au cas par cas, c’est ce que nous continuons à faire ». Bref, pour Didier Guillaume, l’incident est à peu près clos. Reste à attendre la réunion de groupe, demain, qui devrait prendre des allures d’explication de texte.

Dans la même thématique

SIPA_01203049_000067
6min

Politique

Narcotrafic : que contient la proposition de loi en passe d’être adoptée définitivement ?

Après un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire, la proposition de loi, d’origine sénatoriale, visant à sortir la France du piège du narcotrafic, va être adoptée définitivement par la chambre haute. « DEA à la française », statut du repenti, nouveau parquet national… Le texte contient de nouveaux dispositifs pour que la France ne bascule pas vers un « narco-Etat ».

Le

Didier Guillaume : « Ce n’est pas en flinguant des amis, modeste président de groupe, qu’on va reconstruire »
3min

Politique

Meurtre dans une mosquée du Gard : Manuel Bompard dénonce « la manière que Bruno Retailleau a d'alimenter une forme d'obsession contre les musulmans »

Après le meurtre d’un homme à la mosquée de La Grand-Combe (Gard), vendredi, « la piste de l'acte antimusulman et islamophobe est privilégiée », a indiqué le procureur de la république d’Alès, sans écarter d’autres hypothèses. « Dans ce contexte, les personnes en France de confession musulmane ont peur », s’inquiète ce lundi Manuel Bompard, invité de la matinale de Public Sénat. Le coordinateur national de La France insoumise, qui a participé à rassemblement à Marseille en hommage à la victime, dénonce aussi « la manière que Bruno Retailleau a d'alimenter en permanence (...) une forme d'obsession contre les musulmans en France ».

Le

Vinci Autoroutes augmentation du prix des peages
3min

Politique

Profits des sociétés d'autoroutes : « Le Sénat avait vu juste »

Les chiffres d’affaires des quatre principales sociétés d'autoroutes s'envolent et donnent raison aux prévisions de la commission d'enquête du Sénat de 2020.  Presque vingt ans après la privatisation des autoroutes françaises, les actionnaires encaissent des surprofits colossaux. Dans un contexte d'économies drastiques, des sommes pareilles font tâche. 

Le

PARIS,  Retirement protest demanding the payment of pension benefits
5min

Politique

Abattement fiscal des retraités : les sénateurs peu favorables à sa suppression

5 milliards d’euros. C’est la somme que le gouvernement espère économiser s’il venait à supprimer l'abattement fiscal sur les retraités. Il y a quelques jours, la ministre des Comptes publics a évoqué cette piste pour participer à l’effort de 40 milliards d’euros, estimé nécessaire pour réduire la dette.

Le