Dissolution : « La première victime, aujourd’hui, ce serait la majorité », avertit Olivier Marleix
Invité ce vendredi de Public Sénat, Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, a estimé que la menace d’une dissolution, brandie en milieu de semaine par Emmanuel Macron, est une manière pour le chef de l’Etat de faire rentrer les différentes composantes de sa majorité dans le rang face à une future réforme des retraites qui soulève de nombreuses inquiétudes.

Dissolution : « La première victime, aujourd’hui, ce serait la majorité », avertit Olivier Marleix

Invité ce vendredi de Public Sénat, Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, a estimé que la menace d’une dissolution, brandie en milieu de semaine par Emmanuel Macron, est une manière pour le chef de l’Etat de faire rentrer les différentes composantes de sa majorité dans le rang face à une future réforme des retraites qui soulève de nombreuses inquiétudes.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Emmanuel Macron a-t-il vraiment l’intention de remettre les compteurs à zéro ? Mercredi 28 septembre, lors d’un dîner avec des membres de la majorité, le chef de l’Etat a évoqué la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale, si les oppositions parviennent à faire adopter une motion de censure, et donc à faire tomber le gouvernement. Une hypothèse qui s’appuie sur la levée de boucliers suscitée par deux textes majeurs : le budget 2023, qui sera discuté à l’automne, et la réforme des retraites, qui devrait vraisemblablement faire l’objet d’un projet de loi présenté en fin d’année.

La menace pourrait tout à fait s’adresser à la droite, qui a réussi à sauver un groupe de 62 élus aux dernières législatives, malgré un score calamiteux à la présidentielle, et peut donc jouer les forces d’appoint pour un exécutif privé de majorité absolue. Invité vendredi 30 septembre de l’émission « Extra local » sur Public Sénat, Olivier Marleix, le chef de file des députés LR, y a plutôt vu un message « adressé à la majorité présidentielle et à Monsieur Bayrou qui n’avait pas l’air enthousiaste », le patron du MoDem ayant manifesté sa vive opposition à une réforme des retraites sous forme d’amendements ajoutés au Budget de la Sécurité sociale, piste un temps évoquée. « Mais la première victime d’une dissolution, aujourd’hui, ce serait la majorité », poursuit notre invité « S’il n’en a pas conscience, c’est que le président de la République vit très loin des Français. »

« Qu’il commence par écouter et par être un peu respectueux de l’Assemblée nationale »

« Je pense que ça n’est pas sérieux. C’est un propos déplacé, l’Assemblée nationale vient d’être élue », poursuit le député d’Eure-et-Loir. « Ce n’est pas le fruit du hasard si le président n’a pas de majorité absolue. Les Français ne se sont pas trompés en votant. Le peuple souverain a voulu cette Assemblée pour obliger le président à écouter ce que les gens ont à dire. Donc, qu’il commence par écouter et par être un peu respectueux de l’Assemblée nationale », s’agace-t-il.

Alors qu’Emmanuel Macron avait promis en marge de sa réélection une nouvelle méthode de gouvernement, fondée sur la concertation, Olivier Marleix reproche au chef de l’Etat d’agir à hue et à dia. « Je trouve que depuis sa réélection, le président de la République passe par des phases d’apathie complète - on ne le voit pas, on ne l'entend pas -, et en 15 jours vous avez la réforme des retraites, l’euthanasie… ou que sais-je », observe-t-il. « Un peu de calme et de méthode ! L’Assemblée nationale, avec une majorité introuvable, fracturée, est le produit de la fracturation du pays dont Monsieur Macron est en partie responsable et qu’il a voulu. Il a voulu pousser la gauche dans les bras de Jean-Luc Mélenchon et la droite dans les bras de Marine Le Pen […] Qu’il arrête de fracturer ce pays », martèle notre invité.

Les conditions d’un recul de l’âge légal de départ à la retraite

Sur la réforme des retraites, le député redit son attachement à un recul de l’âge légal de départ, défendu depuis plusieurs années par sa famille politique. « Nous n’avons pas de problème chez LR avec l’idée de travailler plus longtemps. » « Je suis plutôt partisan des 64 ans », car « le système est légèrement déficitaire », précise-t-il.  « Mais le vrai sujet ce sont les retraités qui ne s’en sortent plus », ajoute Olivier Marleix, évoquant également la nécessité d’engager une réflexion sur l’employabilité des séniors en marge de l’allongement de la durée du travail.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Dissolution : « La première victime, aujourd’hui, ce serait la majorité », avertit Olivier Marleix
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Dissolution : « La première victime, aujourd’hui, ce serait la majorité », avertit Olivier Marleix
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le