"Un par un" : dans le fief de Manuel Valls dans l'Essonne, la candidate de La France insoumise Farida Amrani chasse les abstentionnistes pour...
Distancée par le discret Valls, Amrani « l’insoumise » combat l’abstention
"Un par un" : dans le fief de Manuel Valls dans l'Essonne, la candidate de La France insoumise Farida Amrani chasse les abstentionnistes pour...
Par Alexandre HIELARD
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
"Un par un" : dans le fief de Manuel Valls dans l'Essonne, la candidate de La France insoumise Farida Amrani chasse les abstentionnistes pour combler son retard sur l'ex-Premier ministre, qui agrège les soutiens de tous bords et poursuit sa diète médiatique.
Un écart de huit points, soit près de 2.200 bulletins, à combler en une semaine : c'est le défi que doit relever la syndicaliste de 40 ans pour l'emporter dimanche au second tour des législatives, dans la première circonscription de l'Essonne.
"Pour moi, c'est joué d'avance, Valls a un socle très important à Évry", juge Annie Note, mère-étudiante de 22 ans, qui pense s'abstenir.
La candidate LFI n'est évidemment pas de cet avis. Une pile de tracts sous le bras, entre deux étals du marché d’Évry, elle plastronne : "on est très confiants".
Lors du premier tour, 60% des électeurs ont boudé les urnes. Ils n'étaient que 26% lors de la présidentielle, qui avait vu Jean-Luc Mélenchon arriver en tête avec près de 30% des suffrages. "C'est notre réserve de voix", résume Mme Amrani.
Gares et écoles le matin, porte-à-porte le soir : la candidate LFI et ses militants, parfois venus d'autres départements, ciblent les bureaux de vote les plus clairsemés dimanche dernier.
"On a fait un certain score à la présidentielle, il faut le retrouver aux législatives. On ira chercher (les électeurs) un par un", jure-t-elle.
Un panneau électoral de l'humoriste controversé Dieudonné candidat aux législatives, est pris en photo à la mairie d'Évry le 11 juin 2017.
AFP
La mélenchoniste mise sur la clarification des enjeux, après un premier tour pléthorique où s'étaient invités 22 candidats, dont l'humoriste controversé Dieudonné et le chanteur Francis Lalanne et où elle a rassemblé 17,6% des suffrages.
Pour le second tour, Farida Amrani a reçu le soutien "sans hésiter" de Benoît Hamon, tandis que l'ancien ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a déclaré qu'il aurait "voté blanc".
"Il y a désormais un choix clair : Manuel Valls et sa dérive libérale et autoritaire ou une majorité citoyenne pour représenter les intérêts du plus grand nombre", synthétise Ulysse Rabaté, suppléant de Mme Amrani, battu par l'ex-Premier ministre aux législatives de 2012.
Grâce Banzouzi, une Evryenne de 26 ans, l'aborde et lève la voix : "Valls, ça fait longtemps qu'il est là ! Il doit dégager, laisser le pouvoir aux jeunes".
Ulysse Rabaté savoure, le vent du "dégagisme" souffle toujours. Même si, jure-t-il, l'ancien ministre de l'Intérieur "est un adversaire politique, pas un homme à abattre".
- Soutenu par Dassault -
Pour enrayer la ritournelle "Tout sauf Valls", le député sortant feuilletonne sur Twitter la liste de ses soutiens depuis dimanche.
Locaux d'abord, avec les cinq maires de droite de la circonscription, le comité local d'En Marche ! - qui n'avait pas présenté de candidat contre lui - et même trois élus communistes du conseil municipal d’Évry, désapprouvés par la fédération PCF de l'Essonne.
Nationaux aussi : Bernard Cazeneuve, qui lui a succédé à Matignon, et les ministres François Bayrou et Jean-Yves Le Drian, entre autres.
L'encombrant soutien du sénateur LR de l'Essonne Serge Dassault, mis en examen pour des soupçons de fraude électorale à Corbeil-Essonnes, n'a pas eu droit, lui, à son tweet de remerciement.
Sur le terrain, en revanche, les médias le pistent toujours en vain, privés de son agenda.
Pour convaincre, Valls limite les déambulations publiques, visite quelques écoles et entreprises et privilégie les "réunions d'appartements".
"Ça diffuse quelque chose, plutôt qu'un meeting où l'on passe son temps à se convaincre soi-même", estime Francis Chouat, son fidèle successeur à la mairie d’Évry depuis 2012.
"C'est une campagne locale, avec des moyens locaux", explique Medhy Zeghouf, chef de cabinet de M. Chouat et "couteau-suisse" du candidat.
Présents lors de la primaire perdue en janvier, les ex-"Valls Boys" - les conseillers Christian Gravel, Harold Hauzy, Sébastien Gros -, qui ont grandi avec lui au cabinet de la mairie d’Évry puis l'ont suivi à Beauvau et Matignon, sont partis. "On n'a aucun pro de la com' avec nous. Nos affiches, on les fait sur nos ordinateurs personnels", assure M. Zeghouf.
Le résultat "assez remarquable", selon M. Chouat, du premier tour, n'a pas modifié la donne. "Quand on a une stratégie qui gagne, on n'en change pas!", justifie-t-il. Avant de corriger son lapsus: "Il n'y qu'une chose à craindre, considérer que les jeux sont faits."
« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.
Le Premier ministre et la ministre des Armées ont rassemblé cet après-midi les parlementaires des commissions chargées des sujets de défense, dans une réunion à huis clos. Au menu des discussions : la hausse des crédits budgétaires militaires et l’organisation d’un débat sur ce thème à l’Assemblée nationale, et au Sénat.
À quatre mois des municipales, le Rassemblement national (RN) a donné, lundi 1ᵉʳ décembre, le coup d’envoi de sa campagne pour les élections municipales de 2026. Le parti d’extrême droite entend faire de ce scrutin un moment charnière de son implantation locale, longtemps considérée comme son principal point faible. En 2020, il n’avait conquis que dix municipalités, dont une seule de plus de 100 000 habitants.
Fondé sur le principe du pollueur-payeur, un amendement porté par la droite sénatoriale au budget 2026 propose de taxer les bateaux de croisières lors de chaque escale en France, à hauteur de 15 euros par passager. Son rendement est évalué à 75 millions d’euros par an.