Donald Trump : comment gouverner sans rassembler ?

Donald Trump : comment gouverner sans rassembler ?

Fragilisé par plusieurs affaires dans son pays, isolé sur la scène internationale, Donald Trump a quitté l’Amérique pour la 1ère fois depuis son élection, direction le Moyen-Orient puis l’Europe. Une tournée diplomatique très médiatisée conclue par une annonce coup de poing : la sortie des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat.Pourquoi cette stratégie d’opposition face à l’Europe notamment ? Comment analyser l’attitude du président souvent jugé imprévisible ? Déshabillons-les décrypte le style Trump à l’épreuve du pouvoir.
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Washington, 1er juin 2017, Donald Trump annonce que les États-Unis se retirent de l’accord de Paris sur le climat signé par son prédécesseur Barack Obama.

Dans son discours, il dresse les contours « d’une conspiration internationale » où la Chine, l’Inde et même l’Europe se seraient associés pour ralentir le développement économique des États-Unis au nom de la protection de l’environnement. « Il a gagné en étant diviseur et veut continuer à gouverner en étant diviseur », explique l’historien François Durpaire. « Sur ce traité, par exemple, il a fait le choix de satisfaire son électorat, plutôt que le reste de l’Amérique, plutôt favorable à l’accord. Le paradoxe c’est qu’il défend une minorité, puisqu’il a été élu avec moins de voix qu’Hillary Clinton ».

Une posture surprenante pour le communicant Philippe Lentschener. En général, « tout président nouvellement élu essaye de rassembler, d’élargir son audience pour séduire ceux qui n’ont pas voté pour lui ». Pas Donald Trump qui continue à ne parler qu’à ceux qui l’ont élu.

Toutefois, selon le journaliste spécialiste en neurosciences Sébastien Bohler, gouverner tout en étant minoritaire n’est pas mission impossible, « ce qui compte pour Donald Trump c’est son groupe. On peut diriger un pays même avec seulement 39% d’opinions favorables ».

Pour parler à ses fidèles, Donald Trump utilise un vocabulaire bien spécifique, un discours manichéen qui oppose les États-Unis au reste du G7, les gagnants aux perdants, le bien au mal.

« C’est une tentative de resimplification du monde, à l’opposé de ce que faisait Barack Obama qui avait opéré une pédagogie de la complexité », comme le souligne François Durpaire.

Cette simplicité dans le discours de Donald Trump, c’est aussi ce qui retient l’attention de Sophie de Mijolla-Mellor.  Pour la psychanalyste, auteure d’un ouvrage sur Les arrogants, l’argumentaire de l’ancien businessman est très efficace car il « peut être retenu par n’importe qui, très facilement, grâce à beaucoup de répétitions ».

Mais Donald Trump poursuivra-t-il cette stratégie partisane alors que son parti risque de perdre la majorité au Congrès lors des élections de mi-mandat qui auront lieu en 2018 ?

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