Donald Trump : un « mur » qui paralyse

Donald Trump : un « mur » qui paralyse

Invitée de l’émission « On va plus loin », Marie-Cécile Naves, chercheuse à l’IRIS, spécialiste des États-Unis, décortique la stratégie de Donald Trump, lancé dans un bras de fer pour imposer son « mur ».
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Mardi, Donald Trump a défendu, de la Maison Blanche, son projet de « mur » qu’il veut bâtir à la frontière avec le Mexique. Ce mur est à l’origine depuis le 21 décembre d’une paralysie de l’administration américaine (« shutdown »).

Pour Marie-Cécile Naves, chercheuse à l’IRIS, spécialiste des États-Unis, le fait que Donald Trump se soit présenté à ses compatriotes américains, dans le bureau ovale, avec une certaine solennité, a de l’importance, même si le président des États-Unis a très vite repris ses vieilles habitudes en tweetant dès le lendemain matin : « C’est la mise en scène d’une opposition frontale aux démocrates (…) depuis les midterms, qui ont vu la victoire des démocrates à la Chambre des représentants. Il y a une sorte (…) de cohabitation face à Trump (…) Le mur est presque un prétexte à cette opposition (…) qui va sans doute durer jusqu’à la présidentielle de 2020. Car Trump est déjà en campagne électorale. »

Avec cette affaire de « mur », Donald Trump « cherche à galvaniser » sa base électorale. Mais la chercheuse à l’IRIS souligne que le président des États-Unis « est contredit par ses propres services quand il dit que les terroristes entrent par la frontière avec le Mexique ».  

Et elle ajoute : « Il est contredit par un certain nombre de think Tanks libertariens (…) comme le Cato Institute, qui dit que la criminalité aux États-Unis est plus le fait des Américains que des sans-papiers. On est dans cette obsession de la construction d’un mur, comme si cette construction (…) pouvait résoudre tous les problèmes et tout le sujet extrêmement complexe de l’immigration légale et illégale aux États-Unis. »

« Une obsession identitaire »

Marie-Cécile Naves explique que Donald Trump vit dans « une obsession identitaire » qui lui fait penser que « étrangers = criminels = drogues = violences ».

Quant au « shutdown » qui dure depuis le 21 décembre, sa prolongation n’est souhaitable pour quiconque : « Personne n’a rien à gagner à ce que le « shutdown » continue. C’est une situation qui est très impopulaire, qui (…) attise la défiance de la population américaine vis-à-vis des institutions et des élites. Et puis du côté des élus, républicains comme démocrates, ils savent très bien que ce n’est pas leur intérêt (…) parce qu’il y a des élections en 2020. Vis-à-vis de leurs électeurs et de leur base, ce n’est pas du tout une bonne chose. »  

Jusqu’à présent le plus long « shutdown » a duré 21 jours, mais pour Marie-Cécile Naves, « il n’est pas exclu que le fait de battre un record soit un peu dans l’objectif de Donald Trump ».

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