Du bébé au traître : la croissance d’Emmanuel Macron vue par les humoristes.

Du bébé au traître : la croissance d’Emmanuel Macron vue par les humoristes.

Bébé à la solde du patronat pour Les Guignols, adolescent mégalomane ou traître parricide pour les imitateurs Nicolas Canteloup et Laurent Gerra, la figure d’Emmanuel Macron a beaucoup évolué dans les yeux des humoristes, au risque de voir son intimité moquée. Entre critiques sexistes et commentaires en réaction à l’hyper-médiatisation du couple, où la frontière se situe-t-elle ? Réponse avec les experts de Déshabillons-les.
Public Sénat

Par Cléa Czechowski

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Depuis l’arrivée sur la scène politique d’Emmanuel Macron, son couple occupe une place prépondérante dans la sphère humoristique ciblant principalement la différence d’âge entre les époux. Mais les humoristes vont-ils trop loin en s’attaquant à l’intimité d’un couple ? Christophe Alévêque, humoriste, réagit en qualifiant cette pratique d’« effet boomerang », de retour naturel face à la mise en scène récurrente de leur vie privée. « Ils nous autorisent à le faire ». Gaël Sliman, politologue, appuie le propos du comique en répétant qu’effectivement, c’est la peopolisation du couple qui a permis aux humoristes de se saisir de ce sujet. Il décrit ce phénomène en le rattachant à la nouveauté du personnage, « quand des humoristes cherchent à l’imiter, ils ne savent pas très bien quel angle tirer car il n’a pas encore dit grand-chose ». Les commentateurs sont ainsi contraints de choisir « cet angle un peu facile qu’est l’âge ».

Quand Emmanuel Macron, devient ministre en août 2014, c’est en bébé qu’il est personnifié. Un pastiche dans lequel Christophe Alévêque voit « du fond » : une  référence aux politiques mises en place par l’ancien ministre : remise en cause des 35h, loi travail... Plus tard, face à un candidat jugé par certains « sans programme », les comiques étaient obligés de parler de ce qu’il y avait « à côté ». En effet, pour Gaël Sliman, si la figure du bébé avait un but de contestation politique quand Emmanuel Macron est au gouvernement, pendant la campagne présidentielle, la caricature de la « crise d’ado » est plus humoristique que politique. Mais cela a permis notamment, d’après l’humoriste Sandrine Sarroche, au futur président de se construire une figure de « candidat qui a de l’humour ». Un plus selon elle.

Troisième figure souvent associée au personnage d’Emmanuel Macron : le traître. Traître pour avoir désavoué son « père » en politique François Hollande. Mais comme le souligne le sémiologue Denis Bertrand « en politique, on ne se maintient traître que dans la mesure où l’on est vaincu ». La victoire du nouveau président aurait donc permis à sa trahison de changer de statut, elle serait devenue « un moment d’une stratégie », « une transgression provisoire ».

Dans la même thématique

Du bébé au traître : la croissance d’Emmanuel Macron vue par les humoristes.
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Du bébé au traître : la croissance d’Emmanuel Macron vue par les humoristes.
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le