Candidat pour la seconde fois à une présidentielle cinq ans après ses 1,79% de 2012, Nicolas Dupont-Aignan, 56 ans, est un souverainiste qui...
Dupont-Aignan, le souverainiste entre droite et FN
Candidat pour la seconde fois à une présidentielle cinq ans après ses 1,79% de 2012, Nicolas Dupont-Aignan, 56 ans, est un souverainiste qui...
Par Guillaume DAUDIN
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Candidat pour la seconde fois à une présidentielle cinq ans après ses 1,79% de 2012, Nicolas Dupont-Aignan, 56 ans, est un souverainiste qui croit dur comme fer en son espace politique, entre François Fillon et Marine Le Pen.
Derrière son visage juvénile et ses airs de garçon sage, qu'il essaie souvent de corriger par un regard faussement dur, se cache un programme de rupture profonde: un euro devenu une "monnaie commune", avec un système de parités ajustables, une Union européenne radicalement redimensionnée à quelques secteurs d'avenir...
Un aboutissement logique pour celui qui avait pris le large de l'UMP en janvier 2007, deux ans après avoir défendu le "non" à la Constitution européenne de 2005, une date qui restera "le plus beau jour de ma vie politique", dit-il dans son livre "France, Lève-toi et marche".
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la France" à la présidentielle, rencontre des gardiens de la prison de Villepinte, près de Paris, lors d'un mouvement contre la surpopulation carcérale, le 13 avril 2017
AFP
Jusque-là, ce natif de Paris jouait au trublion souverainiste au sein du RPR -qu'il a brièvement quitté pour rejoindre Charles Pasqua au RPF-, puis à l'UMP, notamment sous l'aile de Philippe Séguin, l'un de ses modèles en politique ("Je me serais fait tuer pour lui").
Tentant de s'emparer de la tête de l'UMP à sa création en 2002 puis en 2004, le député non-inscrit a été largement battu. En cause, des scrutins "truqués", a-t-il tempêté.
- 'Rouvrir Cayenne' -
Énarque passé dans les années 1990 par les cabinets ministériels de François Bayrou à l'Éducation et de Michel Barnier à l'Environnement, cet homme marié et père de deux filles est maire de Yerres, dans l'Essonne, depuis 1995.
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la France" à la présidentielle, discute avec le propriétaire d'un café, le 11 avril 2017 à Paris
AFP/Archives
Il en a fait sa carte de visite politique, réélu en 2002, 2008 et 2014 avec un score-plébiscite, plus de 75% des voix. Il a aussi été réélu confortablement député de l'Essonne en 2007 et 2012.
Son parti, Debout la France, prospère modestement, à équidistance du "système" PS - Républicains et de l'"extrême" Front national. Avec un petit succès: aux régionales de 2015, il a obtenu 3,8% des suffrages et son record de voix.
Crédité courant 2016 de 5% des intentions de vote pour la présidentielle, lui faisant espérer un large remboursement de ses frais de campagne, il redescend autour des 2% après le triomphe de François Fillon à la primaire de la droite fin novembre.
Un samedi soir, à la mi-mars, il tente un coup de poker, quittant le plateau de TF1 pour protester contre sa non-invitation au premier débat avec les cinq "gros" candidats. Sur sa seule page Facebook, la vidéo est vue 14 millions de fois.
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la France" à la présidentielle, discute avec le propriétaire d'un café, le 11 avril 2017 à Paris
AFP
Durant les semaines qui suivent, et parallèlement à l'affaiblissement de François Fillon sous le coup d'une mise en examen, il retrouve un peu d'air électoral.
Cet homme adepte du coup d'éclat n'en est pas à son coup d'essai: il a promis de "rouvrir le bagne de Cayenne" pour les jihadistes français --il préfère désormais les très isolées Kerguelen--; de "botter les fesses des fainéants, paresseux et profiteurs"; et il a accusé Emmanuel Macron, sa principale cible depuis l'été, de "prostitution politique"...
- 'Gaulliste social' -
Il a flirté début 2017 avec la radicale théorie du "Grand remplacement" (les Africains et Maghrébins musulmans prendraient la place des Blancs chrétiens dans l'Hexagone) en vogue à l'extrême droite et chez des dirigeants FN... mais rejetée par Marine Le Pen.
Ce grand écart n'empêche pas ce "gaulliste social" autoproclamé de vanter son visage "rassembleur" face à une Marine Le Pen "diviseuse" et au "dîner de cons" de la primaire à droite.
Pour Florian Philippot, bras droit de la candidate FN, c'est Dupont-Aignan qui affaiblit les "patriotes": "Je ne vois pas un chouïa de différence" avec Marine Le Pen, affirmait-il à l'AFP.
"Il est du style à se dire +La rencontre entre moi et l'Histoire est programmée+", raille un dirigeant FN.
"Des millions de gens ne supportent plus Les Républicains et le PS mais ne veulent pas voter FN", rétorque l'intéressé... qui refuse de dire ce qu'il fera au second tour s'il n'est pas qualifié.
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ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
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