En 1984, alors que la gauche est au pouvoir depuis trois ans, François Mitterrand subit un premier revers politique. La droite réussit à faire échouer le projet de loi Savary sur l’enseignement privé et elle entraîne la chute du gouvernement de Pierre Mauroy. Après le tournant de la rigueur économique de 1983, la gauche au pouvoir connaît là un second tournant idéologique.
La bataille de l’école privée 3/3 : l’autre tournant du septennat de François Mitterrand
En 1984, alors que la gauche est au pouvoir depuis trois ans, François Mitterrand subit un premier revers politique. La droite réussit à faire échouer le projet de loi Savary sur l’enseignement privé et elle entraîne la chute du gouvernement de Pierre Mauroy. Après le tournant de la rigueur économique de 1983, la gauche au pouvoir connaît là un second tournant idéologique.
C’était un totem de la gauche laïque, dont le candidat François Mitterrand avait fait une promesse de campagne. Une fois élue la gauche avait promis de créer « un grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale ». Pour mettre en application cette promesse électorale, c’est Alain Savary que choisit François Mitterrand comme ministre de l’Éducation nationale.
Si comme l’ancien secrétaire général de l’Élysée Jean-Louis Bianco l’affirme, François Mitterrand « tenait » à la réforme, le Président de la République tout juste élu « avait fait faire un chemin au Parti socialiste et à la gauche ». Pour lui pas question de nationaliser l’école privée, mais plutôt d’introduire une dose de public au sein des établissements privés. Sur l’école il faut, disait-il, « rassembler, pas casser, pas supprimer ». Et c’est la feuille de route qu’il va confier à Alain Savary dès 1981.
Le premier faux pas du gouvernement
Mais le défi est de taille : comment concilier les laïcs et les religieux sur ce sujet ? Alain Savary peine à trouver un compromis, et les négociations traînent en longueur. Lorsque le texte arrive enfin devant le Parlement, la droite s’empare du sujet pour marquer son opposition. Alors que les manifestations s’enchaînent en province puis à Paris, le RPR se fait le porte-voix politique des contestataires selon certains, ou récupère le mouvement selon les autres.
Josselin de Rohan, sénateur RPR du Morbihan, se souvient du « premier faux pas » du « socialisme triomphant » de l’époque, qui s’obstine sur un sujet aussi clivant : « On n’allait pas laisser passer l’occasion de nous opposer ! » Le Sénat, majoritairement à droite, parvient par une manœuvre politique à repousser l’examen du texte au prétexte que l’ampleur de la réforme justifie le recours au référendum et force, dans le même temps, François Mitterrand au retrait du texte, entraînant quelques jours plus tard la démission du gouvernement.
1984, une défaite politique de la gauche
Le premier ministre Pierre Mauroy « avait assumé la rigueur, les restructurations, la sidérurgie… Franchement le départ de la gauche, tout le monde le sait, était flamboyant en 81, et puis à partir de 83 c’est difficile » se souvient la journaliste politique Arlette Chabot avant de rappeler que l’abandon de la réforme Savary c’était le renoncement de trop pour le premier ministre. En 1984, « toute la droite était mobilisée, tous côte à côte, main dans la main, ils avaient remporté la victoire politique qu’ils attendaient depuis 1981 ! » Avec l’abandon de la réforme le Sénat réussit à contraindre le gouvernement de gauche à un tournant idéologique majeur.
Si le tournant de la rigueur économique de 1983 est souvent celui qui reste dans les esprits, le deuxième tournant, politique cette fois, est bien celui de 1984 : « C’est une défaite politique. Le gouvernement est obligé de renoncer à ce qui était une ambition de la gauche laïque. Mettre au pas l’école privée, en tout cas arrêter de lui donner de l’argent. Ça, c’est effectivement un échec politique » insiste Arlette Chabot. Une défaite politique, qui deux ans plus tard explique le retour au pouvoir de la droite qui remporte les élections législatives en 1986.
En s’emparant d’un sujet aussi délicat que celui de l’école privée, François Mitterrand a pris des risques, provoqué des fractures et amené son septennat à son premier tournant politique.
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