Ecologie : il voit décliner la biodiversité depuis sa fenêtre
Tourterelle des bois, fuligule milouin, merle noir. Ces oiseaux se font de plus en plus rares. Partout en France, des citoyens ont décidé de se faire les témoins vigilants de cette faune et cette flore menacée.

Ecologie : il voit décliner la biodiversité depuis sa fenêtre

Tourterelle des bois, fuligule milouin, merle noir. Ces oiseaux se font de plus en plus rares. Partout en France, des citoyens ont décidé de se faire les témoins vigilants de cette faune et cette flore menacée.
Public Sénat

Par Marie Bremeau et Juliette Beck

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Serge est un passionné d’oiseaux. Il a même aménagé son jardin, en Seine-et-Marne, pour mieux les accueillir. « Là, c’est le fameux arbre à oiseaux. Plusieurs points de nourrissage. Ça évite les bagarres. » explique Serge. Cet ancien Stewart, à la retraite depuis 3 ans, passe de longues heures à les observer depuis sa tour de contrôle. « Le fait d’être dans cette pièce, je ne les gêne pas. C’est mieux d’être à l’intérieur plus tranquille. » Armé de sa paire de jumelles, il établit une fois par semaine un comptage précis et relate tout cela dans un cahier où il détaille tous les oiseaux qu'il aperçoit. « À chaque comptage je note les conditions météo, et je détaille le nombre et le type d'oiseaux. »

vigies_biodiversite.png

 

Des annotations qui constituent, au fil des semaines, une mémoire importante. « Cela fait pas mal de temps que je n’ai pas eu une mésange nonette pas vu, la dernière date du 18 février. Et de là je vais avoir des indications, manque de fréquentation… etc. » Des observations précieuses que Serge partage avec la Ligue de protection des oiseaux via Internet, comme 45 000 Français.

Des bénévoles pour protéger la biodiversité

Présente depuis 1912 sur le territoire français, la Ligue de protection des oiseaux forte de ses actions est la première association de protection de la nature en France. Au quotidien elle œuvre grâce à son réseau de bénévoles à la protection des espèces, la préservation des espaces et à l’éducation et la sensibilisation à la cause environnementale.

 « Ces bénévoles sont des gens qui font un travail qu’on ne pourrait pas rémunérer. Des millions de données qui permettent de dégager des tendances… ». Olivier Pékiné chargé d'études à la ligue de protection des oiseaux.

Toutes ces infos sont donc récoltées via cet observatoire participatif des oiseaux des jardins, puis analysées par les scientifiques du Muséum d’histoire naturelle. Grâce à ce travail collaboratif, des préconisations salvatrices pour les espèces ont ainsi pu être établies. « On a montré via l‘observatoire que le nourrissage hivernal est primordial, que les pesticides en zone agriculture intensive influencé aussi. » Et il y a urgence, en 15 ans, un tiers des oiseaux de campagne ont disparu. En attendant, Serge espère quand même revoir très prochainement sa petite mésange nonette.

Partager cet article

Dans la même thématique

Ecologie : il voit décliner la biodiversité depuis sa fenêtre
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le