Ecoutes judiciaires: Thalès devrait rester l’opérateur
Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a déclaré mercredi qu'il n'était "pas dans une logique de réinternalisation" de...

Ecoutes judiciaires: Thalès devrait rester l’opérateur

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a déclaré mercredi qu'il n'était "pas dans une logique de réinternalisation" de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a déclaré mercredi qu'il n'était "pas dans une logique de réinternalisation" de la "plateforme nationale des interceptions judiciaires" ou PNIJ, un dispositif opéré par le groupe Thalès et critiqué pour ses pannes.

Cette "super plateforme", censée centraliser les interceptions au niveau national, doit passer de 4.000 à 12.000 interceptions simultanées.

"Nous avions demandé une mission d'audit, nous avons un rapport qui ne conclut pas au changement de portage industriel. Il préconise de conforter l'industriel aujourd'hui chargé de cette mission, c'est-à-dire Thales", a déclaré le ministre lors de ses voeux à la presse.

"Je ne suis plus dans une logique de réinternalisation", a-t-il ajouté, alors qu'avait été un temps envisagé par la chancellerie une prise en charge de l'ensemble de la plateforme.

"Pour autant, a ajouté le ministre, un certain nombre de modifications doivent être apportées. Certaines sont déjà engagées", avec l'installation en novembre d'un comité de contrôle.

"J'ai décidé de la transparence. Quand il y a un incident, je le dis", a-t-il souligné, en référence à une panne récente sur laquelle la chancellerie avait communiqué.

Il a relevé des difficultés qui ne sont "pas toujours la faute de la PNIJ". "la première difficulté, c'est que le contrat de 2009 (passé avec Thalès) n'était ni fait ni à faire. Il a sous-calibré l'attente".

"Il y a renégociation avec le prestataire. Nous passons d'une version prototypale de la PNIJ à la version industrielle", a-t-il indiqué.

Le garde des Sceaux a aussi expliqué qu'un grand nombre d'applications, "pas liées à la PNIJ" mais qui "sont sur des ordinateurs au ministère de la justice", engendraient "des dysfonctionnements qui bloquent tout" lors de mises à jour.

En dépit de ces ratés, le ministre a défendu la PNIJ, qui "apporte en matière de scellés judiciaires, en matière de protection, des garanties que n'apporteront jamais des opérateurs privés".

En novembre, deux syndicats majoritaires chez les cadres de la police (SCSI) et chez les magistrats (USM) avaient écrit au groupe Thales pour protester contre les ratés du système, en raison de "bugs, coupures, pertes de données".

Thales, interrogé par l'AFP, avait fait valoir que "la montée du risque, en particulier terroriste" et "l'arrivée de nouvelles technologies de communication", qui entraînent "une explosion du volume d'information à traiter", avaient fait évoluer "considérablement" les besoins auxquels la PNIJ fait face.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

Ecoutes judiciaires: Thalès devrait rester l’opérateur
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le

Vote results displayed after no-confidence motion against French Prime Minister
4min

Politique

Rejet de la motion de censure LFI : découvrez les détails du vote

La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.

Le