EELV : Yannick Jadot peine à trouver les 500 parrainages pour la présidentielle

EELV : Yannick Jadot peine à trouver les 500 parrainages pour la présidentielle

Le candidat d’EELV à la présidentielle n’a que 250 promesses de parrainage d’élus sur les 500 nécessaires pour se présenter. « C’est très difficile » reconnaît David Cormand, secrétaire national du parti. Les nouvelles règles pour se présenter expliquent en partie ces difficultés.
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Alerte à toutes les voitures. Yannick Jadot est à la recherche de parrainages pour la présidentielle. Ils peuvent se cacher partout en France. Europe Ecologie-Les Verts est engagée dans une course contre la montre s’il veut conserver une chance de présenter son candidat devant les Français. EELV a tiré la sonnette d’alarme mardi.

Pour pouvoir défier François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon, il faut 500 parrainages de maires ou d’élus. Et il en manque encore beaucoup à la formation écologiste. « On est à la moitié des 500 parrainages requis pour se présenter à l’élection présidentielle. Tout le mouvement est mobilisé. Je lance un appel aux maires, notamment des petites communes : c’est vous qui détenez la clef pour qu’un candidat écolo puisse se présenter » lance le porte-parole d’EELV, Julien Bayou (voir la vidéo : images Fabien Recker).

135 parrainages ? « Catégoriquement » faux selon un proche du candidat

Mais selon un élu EELV, la réalité serait encore pire. Ce dernier avance seulement « 135 signatures pour Yannick Jadot »… Ce chiffre serait catastrophique. Mais la direction du parti le dément. « En promesse de parrainages reçues, on est à plus de 200 » affirme à publicsenat.fr David Cormand, secrétaire national d’EELV.

Alexis Braud, directeur de campagne de Yannick Jadot, dément aussi « catégoriquement. Ce n’est pas vrai. C’est malveillant ». Il donne ses chiffres : « 170 ou 180 promesses de parrainages d’élus EELV. Et entre 70 et 80 de non-EELV, issus d’environ 20 départements ». Soit entre 240 et 260 promesses.

« Tout a été fait pour bétonner l’affaire. Ils n’ont pas fait semblant nos amis socialistes… »

Reste que les écolos n’ont fait que la moitié du chemin. Et le temps presse d’ici la mi-mars, où les élus devront envoyer le formulaire au Conseil constitutionnel. Les nouvelles règles décidées par le gouvernement compliquent le jeu des petits partis. Les élus ne font pour le moment que des promesses de parrainage. Vers la mi-février, ils devront télécharger le formulaire officiel et l’envoyer au Conseil constitutionnel. Tous les noms seront rendus publics, ce qui n’était pas le cas avant. Pour éviter toute mauvaise surprise, les équipes des candidats doivent viser davantage que les 500, en cas de déperdition. « Notre objectif, c’est d’avoir 600 parrainages » affirme Julien Bayou.

David Cormand ne décolère pas contre ces nouvelles règles que de nombreux partis ont dénoncé : « S’il y a une erreur dans le remplissage du formulaire, c’est mort. Tout a été fait pour bétonner l’affaire. Ils n’ont pas fait semblant nos amis socialistes… »

La patron d’EELV voit d’autres raisons à ces difficultés. « Le paysage politique général. C’est quand même un peu le bordel, il faut l’admettre. Les maires ne s’y retrouvent pas trop. Il y a également nos difficultés à EELV. On a moins d’élus que la dernières fois, c’est plus difficile ». La formation a perdu notamment de nombreux élus régionaux, qui peuvent donner leur parrainage. « C’est aussi la première fois qu’on désigne notre candidat aussi tard. En 2007 et 2012, il l’était avant l’été, ce qui laissait le temps de mettre en place les infrastructures. Là, c’était novembre ».

Dernière explication apportée par Julien Bayrou : « On se rend compte que les maires sans étiquette des petites communes ne se pressent pas pour soutenir, notamment parce que toutes les mairies sont maintenant en communauté d’agglomération. Et souvent, un maire de petite commune s’expose à des représailles si l’agglomération est PS ou LR. (…) Il faut le dire, les maires sans étiquette sont soumis à des pressions ».

« Cela a toujours été ric-rac »

David Cormand ne cache pas son inquiétude. « C’est très très très difficile » dit-il. Alexis Braud se fait de son côté plus rassurant. Il reconnaît « un retard à l’allumage de la mobilisation militante » après la primaire écolo, plutôt que « des difficultés à avoir les parrainages ». « C’est difficile, comme toujours. Ça n’a jamais été facile » souligne le directeur de campagne. Il en veut pour preuve son expérience : « C’est ma troisième campagne présidentielle de suite. J’étais en 2007 avec Dominique Voynet. Quand on a déposé les parrainages, on ne savait pas si on avait les 500. Certains allaient arriver par la poste. Et on les a eus. Cela a toujours été ric-rac ». L’enjeu est de taille pour le parti écologiste et ne se limite pas à la présidentielle. Si Yannick Jadot ne parvenait pas à concourir, cela risquerait bien d’être l’ultime crise d’EELV… avant implosion.

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