Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.
Ehpad et Grand Âge : les mots de la pandémie
Par Pierre-Henri Gergonne
Publié le
Maylis Besserie, toute récente Prix Goncourt du premier roman évoque cette question à travers l'exemple de l'écrivain Samuel Beckett, confiné à la fin de sa vie dans une "maison de retraite" du 14e arrondissement de Paris. « Il y est resté l'écrivain qu'il était, dit-elle. Il parle au corps à corps avec cette vieillesse qui l'assaille. Malgré ses nouvelles frontières, sa chambre, son esprit reste libre ».
Au-delà de cet exemple, l'essayiste Pascal Bruckner (« Philosophie de la longévité » - Grasset 2019) comme l'ancienne ministre Michèle Delaunay (« Le fabuleux destin des baby-boomers » - Plon) portent tous deux un regard sévère sur la crise actuelle. « Il demeure une grande distanciation vis-à-vis du grand âge, explique la cancérologue. Il est frappant de constater que les résidents confinés des Ehpad n'ont pas eu droit à la parole. Ils étaient pourtant les premiers intéressés ».
Et même s'il salue les multiples hommages aux soignants, Pascal Bruckner se veut lucide : « Ne soyons pas dupes, lance-t-il. Ces hommages répondent aussi à un souci personnel ». Celui d'être bien soigné, par des soignants compétents, le jour où la santé ne sera plus au rendez-vous la vieillesse frappera à la porte.
Et Pascal Bruckner pointe du doigt la mauvaise gestion de la crise. « Ils ont bricolé avec les faibles moyens dont ils disposaient ».
Michèle Delaunay veut rester optimiste et voir dans le drame des Ehpad l'amorce d'une nouvelle politique à l'égard des personnes âgées. « Nous devons profondément repenser le modèle des Ehpad, dit-elle. Pour que derniers deviennent de nouveaux centres de ressource et de soutiens ». Une chose est certaine pour Michèle Delaunay : « ce qui s’est passé n'est pas tolérable ».