Elargissement à l’Ukraine : « On ne rentre pas dans l’Europe sur un coup de cœur », affirme ce député européen
Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, les 27 affichent leur unité face à Vladimir Poutine. Mais concernant une possible adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, les divisions ressurgissent entre l’Ouest et l’Est du vieux continent.

Elargissement à l’Ukraine : « On ne rentre pas dans l’Europe sur un coup de cœur », affirme ce député européen

Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, les 27 affichent leur unité face à Vladimir Poutine. Mais concernant une possible adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, les divisions ressurgissent entre l’Ouest et l’Est du vieux continent.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Michaela Sojdrova est catégorique. Bruxelles doit examiner sérieusement la demande de candidature de l’Ukraine à l’Union européenne déposée par le président ukrainien, Volodomyr Zelensky le 28 février dernier. Une demande officielle pour permettre à son pays d’obtenir une adhésion « immédiate » dans le cadre d’une procédure spéciale accélérée. Pour l’élue, dont le pays a été pendant des années a été sous le joug soviétique : « Il faut vraiment comprendre que la candidature ce n’est pas déjà l’admission. La candidature, c’est un premier pas. Je ne vois aucune raison pour laquelle on ne peut pas accepter la candidature de l’Ukraine. »

Une demande « soussignée par le sang »

Michaela Sojdrova a du mal à comprendre les refus catégoriques de certains, principalement à l’ouest. « L’Ukraine a soussigné les demandes pour venir en Europe, ils ont sous signé par leur sang. Est-ce qu’il y a quelque chose de plus valable ? »

« En Ukraine, est-ce que la règle de droit est respectée ? »

Des arguments qui ne convainquent pas le socialiste, Marc Tarabella. « Au-delà de l’émotion que l’on peut tous avoir, de la tristesse et de la solidarité avec le peuple ukrainien, en Ukraine, est-ce que la règle de droit est respectée ? « Pour l’eurodéputé belge, la réponse est non.

« L’Europe est malade »

Et au-delà des conditions d’entrée à respecter pour pouvoir adhérer, Marc Tarabella porte sur l’élargissement de l’Union européenne un diagnostic sévère. « Je crois qu’il est clair que l’Europe ne doit pas s’élargir tout de suite, parce que l’Europe est malade. [Il faut] arrêter cette règle de l’unanimité qui paralyse, qui ne permet pas de mettre en œuvre les traités quand il faut sanctionner un pays qui ne respecte pas les règles de droit comme la Hongrie, comme la Pologne. Parce qu’il faut l’unanimité des autres et on ne l’a jamais. Et donc l’Europe est malade, malgré l’unité qu’on a aujourd’hui face à l’adversité, face à ce qui se passe en Ukraine. Et donc il faut d’abord réformer l’Europe. » Fin février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen avait exprimé le souhait de voir l’Ukraine intégrer l’Union européenne, affirmant : « Ils sont l’un des nôtres ». Mais à Bruxelles, la prudence reste de mise, car l’examen de la candidature ukrainienne envenimerait un peu plus les relations avec la Russie.

Revoir l’intégralité de cette émission en replay : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Statement on national defence at National Assembly
6min

Politique

Budget : après la loi spéciale, la perspective du recours au 49-3 se dessine

Sébastien Lecornu a acté le recours à une loi spéciale, présentée ce soir en Conseil des ministres. Mais cette solution ne peut être que temporaire, a rappelé le Premier ministre aux représentants des groupes parlementaires qu’il a reçus ce lundi. L’équation impossible demeure : comment faire adopter un budget sans majorité et sans recourir au 49-3 ?

Le

Elargissement à l’Ukraine : « On ne rentre pas dans l’Europe sur un coup de cœur », affirme ce député européen
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le