Elections régionales dans le Grand Est : la droite part divisée, le RN en embuscade

Elections régionales dans le Grand Est : la droite part divisée, le RN en embuscade

9 listes se présentent sur ce vaste territoire qui regroupe les anciennes régions, Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne. Une fusion qui n’a jamais fait l’unanimité et qui est d’ailleurs l’un des thèmes de campagne de plusieurs candidats.
Public Sénat

Par Marion Vigreux

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Ancien médecin, Jean Rottner, président de la région Grand Est depuis 2017, s’est fait connaître du grand public pour ses nombreuses critiques envers le gouvernement pour sa gestion de la crise sanitaire. Lui dont le territoire a été le premier frappé par le covid, est un fervent défenseur de la décentralisation et se présente en homme de terrain, passionné par l’action locale.
Et difficile pour lui de tendre la main à la liste investie par la République en Marche.
Même au second tour, il fait le choix d’y aller seul, avec Les Républicains, l’UDI, le nouveau centre et les radicaux. Mais sans la députée européenne LR Nadine Morano avec qui il estime ne pas pouvoir travailler en harmonie. Elle, qui a trop de contradictions à ses yeux, c’est pourquoi il ne l’a pas mise sur sa liste.

Le candidat RN bien placé… et qui ne cache pas son souhait de travailler avec Nadine Morano

Si Jean Rottner est à ce jour favori des sondages, il est suivi de près par le candidat Rassemblement National, Laurent Jacobelli. Ancien candidat de Debout La France aux élections régionales de 2015, il a fait sa place au RN et dirige la liste du Grand Est. Le retour aux trois régions historiques fait partie de son programme. Coté alliance, aucun dialogue en vue avec Florian Philippot, tête de liste des Patriotes. En revanche, des mains se tendent vers la droite.
Le sénateur Jean-Louis Masson l’a rejoint et Laurent Jacobelli ne cache pas son envie de travailler avec la députée européenne Nadine Morano, avec qui il estime partager 90 % des idées. Signe ou pas, Marine Le Pen est attendue ce mardi 8 juin en Meurthe-et-Moselle, le département de Nadine Morano, pour soutenir le candidat RN.

La ministre Brigitte Klinkert ouverte aux alliances

Le parti présidentiel est quant à lui représenté par Brigitte Klinkert.
Figure de la droite alsacienne, ancienne présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, celle qui est aujourd’hui ministre déléguée à l’insertion dans le gouvernement de Jean Castex a été investie par LREM et est soutenue par le Modem. Elle se présente comme la candidate du centre. Sur un territoire qu’elle veut remodeler car pour elle, la région va mal, est en perte d’identité et sa gestion suscite beaucoup d’incompréhension.
Troisième dans les sondages au premier tour, elle ne se ferme pas aux alliances. Elle qui se considère être une femme de consensus et de dialogue.

De l’autre côté de l’échiquier politique, à gauche, on est divisés. L’ancienne ministre Aurélie Filippetti est chef de file de « l’appel Inédit ». Soutenue par les Insoumis, les Radicaux de gauche, Génération (s). Mais pas le PS, qui s’est rangé derrière la candidate d’Europe Ecologie Les Verts, Eliane Romani.
La tête de liste explique avoir joué le dialogue, mais en vain. Si elle regrette l’absence d’union, à ses yeux, le rassemblement de la gauche qu’elle incarne est suffisant pour ouvrir un espoir aux électeurs de gauche, selon elle.
Elle veut porter un élan écologiste sur ce territoire à la fois rural et industriel qui se verdit à ses frontières. Avec des écologistes qui investissent de plus en plus la scène politique, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique.

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