Après le déclenchement du 49.3 par Michel Barnier pour faire passer le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, la motion de censure du Nouveau Front Populaire, si elle est votée par le Rassemblement national, pourrait faire tomber le gouvernement ce mercredi 4 décembre. Ce qui mettrait à l’arrêt plusieurs textes législatifs.
Elie Cohen : « L’épreuve de vérité, ce sera lorsque l’économie cessera d’être sous cloche »
Par Rebecca Fitoussi
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Si on faisait un bilan d’étape du plan de relance français, pourrait-on dire qu’il est en train de sauver nos entreprises et nos emplois ?
Je dirais que le premier temps de la stratégie gouvernementale a plutôt bien marché. Ce premier temps consistait en trois volets. Un premier volet, c’était d’éviter absolument que les salariés ne perdent en salaire, d’éviter absolument que les entreprises ne déposent le bilan sous le poids des charges, donc de leur alléger les charges. Ça a été tout à fait marquant et on a vu que ça avait globalement marché. On le voit même de manière paradoxale par le fait que l’épargne des Français augmente. Le deuxième élément de ce plan de relance, c’était d’intervenir massivement dans certains secteurs qui allaient connaître de grandes difficultés : l’aéronautique, le transport aérien, l’événementiel, la restauration, l’hôtellerie, etc... Là, on a fait des plans sectoriels. Et puis, dans un troisième temps, parce qu’on croyait que cette crise allait être assez courte, on a dit qu’il fallait préparer la sortie de crise avec un plan de relance qui prendrait un grand tournant en investissant dans les nouvelles technologies, la filière hydrogène, les batteries, la conversion énergétique, etc... Simplement, nous avons été rattrapés par le covid-19. Et ce plan qui pouvait paraître suffisant, ne l’est plus aujourd’hui.
Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. La première, c’est que l’économie a été mise sous cloche pendant longtemps et qu’elle va continuer à être sous cloche. On nous annonce un nouveau confinement, donc les prêts qui ont été faits, par exemple aux entreprises pour passer le mauvais cap avec le PGE (Prêt garanti par l’Etat, ndlr…), eh bien les entreprises ne pourront pas les rembourser. Et quand bien même elles pourraient les rembourser, ce serait en s’appauvrissant parce qu’elles ont eu une destruction de richesses irrémédiable. Après tout, c’est l’Etat face à cette pandémie qui a décidé de mettre les entreprises sous cocon. Or, certaines entreprises vont faire des pertes définitives. Ces pertes, est-ce qu’il est légitime de les combler par des prêts qu’on va devoir rembourser ? Je pense qu’à un moment ou à un autre, l’Etat va devoir remplacer ces prêts par du bel et bon argent. Deuxièmement, les plans d’aide aux entreprises en difficulté, et notamment aux salariés en difficulté, on pensait que c’était limité dans le temps, il faut finalement que ce soit plus long, en particulier les indemnisations du temps partiel qui vont durer encore longtemps. Enfin, et surtout, je l’avais déjà dit à l’époque, le plan tel qu’il avait été conçu au départ était sous-dimensionné pour les problèmes de recapitalisation des entreprises. Ce qu’on a découvert à la faveur de cette crise, c’est qu’un certain nombre d’entreprises étaient déjà fragiles. Avant même le covid-19, elles n’avaient pas assez de capital par rapport à leurs dettes, donc, de toute manière, il fallait déjà renforcer leur capital. Avec le covid-19, avec les pertes et la destruction d’activités et de capital, elles auront encore plus besoin de capital. Or, là, de ce côté-là, l’Etat n’a pas mis encore en place les dispositifs suffisants.
Le nombre de chômeurs en catégorie A est en hausse de 7,5 % en 2020. Le Figaro Économie parlait cette semaine d’une « explosion contenue » grâce aux aides du gouvernement et notamment au dispositif d’activité partielle. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi a été deux fois moindre que lors de la crise de 2009. C’est bon signe ?
Vous voulez que je vous dise la vérité ? Ces chiffres ne veulent rien dire. Ils ne veulent rien dire pour plusieurs raisons. La première, c’est que si on compare cette crise à la crise de 2008-2009, qui était beaucoup moins grave, où l’on n’avait pas eu de paralysie d’activité, le chômage avait beaucoup plus augmenté. Donc, comment se fait-il que le chômage n’augmente pas significativement ? Il a augmenté de 7,5 % mais ça n’a rien à voir avec les pertes d’activité qu’on a connues en mars dernier et en novembre dernier, avec la mise en panne de l’économie. Le chiffre final de la croissance en 2020 sera probablement de -9 % à -10 %. Comment avec -9 % ou -10 % a-t-on seulement, si j’ose dire, une hausse du chômage de 7,5 % ? En fait, non, ce chiffre n’est pas représentatif. Deuxièmement, on ne verra véritablement les effets de la crise actuelle que lorsque l’État cessera ses concours exceptionnels, lorsqu’on arrêtera l’indemnisation du chômage partiel, lorsqu’on arrêtera les aides aux auto-entrepreneurs, aux entreprises en difficulté. C’est à ce moment-là que les entreprises seront confrontées à leur réalité et leur réalité, c’est qu’elles ne pourront pas garder le personnel ou les activités qu’elles avaient jusqu’à présent. Pour beaucoup d’entreprises sonnera l’heure de la reconversion. Troisièmement, quand on regarde plus en détail le chômage, on voit que le chômage de catégorie A n’a pas augmenté très significativement, en revanche, le chômage de catégorie B et C, lui, a augmenté plus significativement, ce qui veut dire qu’en fait, on a des transferts de catégories de chômeurs à catégories de chômeurs. Je crois que l’épreuve de vérité, ce sera lorsque l’économie française cessera d’être sous cloche. Il faudra bien un jour qu’on arrête ces aides exceptionnelles qui, pour le moment, permettent aux entreprises et aux salariés de continuer à vivre.
C’est le risque de « zombification des entreprises » que redoute Bercy… C’est ça ?
C’est tout à fait ça. C’est-à-dire que, au-delà même de ce que je viens de dire, le fait que des entreprises étaient déjà fragiles avant, compte tenu de la faiblesse du capital, le fait qu’un certain nombre d’investissements soient perdus, le fait qu’en plus, on accélère la transition énergétique, ce qui fait que toute une série d’équipements ne servent plus, le fait que les entreprises, pour continuer à survivre, ont dû avoir recours à de la dette, à des transferts de charges, etc...Tout ceci fait que lorsque le moment de la réalité reviendra, c’est-à-dire que les entreprises devront faire face à leurs obligations normales, on découvrira alors que toute une série d’entreprises qui survivent aujourd’hui n’ont survécu qu’à cause de ces aides exceptionnelles. C’est cela qu’on appelle la « zombification » de l’économie. Vous savez, les économistes ont une expression cruelle, pour parler de la dynamique économique, ils parlent de la « destruction créatrice », c’est-à-dire du fait que des entreprises naissent et que d’autres disparaissent. Or, ce processus de « destruction créatrice » a été stoppé par l’État avec la mise sous cloche de l’ensemble de l’économie. C’est terrible à dire, mais pour la bonne dynamique économique, il est sain que des entreprises non productives, déclassées, dont les investissements ne sont plus à la hauteur, s’arrêtent. Mais ceci a été stoppé. Le grand paradoxe des aides qu’on a distribuées, c’est qu’elles ont permis à des entreprises saines, mais aussi à des entreprises non saines, de survivre. Le tri se fera après, lorsqu’on coupera les crédits. Alors en un certain sens, les nouvelles sont bonnes pour toutes les entreprises parce que l’Etat vient de renvoyer à plus tard le remboursement des fameux PGE, mais on sait d’ores et déjà qu’un certain nombre de ces PGE ne seront pas remboursés.
Combien de temps cette mise sous cloche peut-elle encore durer ? Combien de temps encore les caisses de l’Etat peuvent-elles permettre de faire tenir ces entreprises ?
Je vais vous raconter une petite histoire qui va vous montrer les temps très exceptionnels que nous vivons. L’État qui fait des dépenses, qui fait des déficits, qui accroît sa dette, a besoin de se refinancer en permanence pour la dette. Il y a une semaine ou deux, l’État a fait un appel aux marchés pour lever 7 milliards et demi d’euros de dette. Vous pourriez vous dire que dans une situation aussi difficile, ça va être très compliqué de trouver 7 milliards et demi de dette. Eh bien figurez-vous que les investisseurs ont proposé à l’Etat français non pas 7 milliards et demi, mais 75 milliards d’euros. Les gens se bousculent pour prêter de l’argent à l’Etat français et vous savez, la meilleure ? C’est qu’on a emprunté à taux négatif. C’est-à-dire que les gens nous payent pour nous prêter de l’argent.
Parce qu’ils nous font confiance ?
Parce qu’ils nous font confiance.
Comment garder cette confiance ?
Alors, c’est toute la question. Je dirais que tant que nous sommes dans la pandémie, il y a un accord à peu près général. Toutes les banques centrales disent qu’il faut injecter la liquidité nécessaire. Les investisseurs savent qu’il y a de bons payeurs, qu’on peut prendre la dette sans problème et même à des taux négatifs pour les bonnes signatures, ce qui est le cas de la France aujourd’hui. Mais le problème est double. C’est que d’une part, même si on n’en parle pas beaucoup actuellement, il y a quand même des différences dans le traitement de la crise dans les différents pays européens. L’Allemagne par exemple, qui est partie en meilleure santé que la France, son taux de dette va augmenter deux fois moins vite que le taux de dette française, donc l’Allemagne pourra mieux maîtriser ses déficits et ses dettes supplémentaires que la France. D’autre part, nous avons pris collectivement des engagements au niveau européen pour ne pas dépasser certains seuils de déficits et de dette. J’ose à peine vous les rappeler : 3 % pour le déficit, 60 % pour la dette. Or, pour la dette, on va être à 120 %. Je crois que la vérité, c’est de dire que personne ne respectera ces contraintes, mais ça veut dire qu’on va avoir une grande discussion en Europe au moment de la sortie de crise pour réviser ce pacte de stabilité et de croissance pour réviser ces critères parce que tout simplement, plus personne ne peut les tenir.
A une autre échelle, on se rend compte que des entreprises rebondissent, se diversifient et s’adaptent au contexte. Peut-on alors se dire qu’il y a une forme d’économie résiliente qui permettra à notre pays de ne pas faire faillite ?
Oui, sans doute. Je dirais que l’économie européenne, plus globalement, a été résiliente, mais avec quand même toute une série de bémols. Le premier bémol, c’est qu’on a constaté, par exemple, que notre industrie pharmaceutique, l’industrie sanitaire en général, n’a pas été à la hauteur. Non seulement on n’a pas été capable de produire autant de réactifs, d’écouvillons, de respirateurs et de vaccins que nécessaire, mais on a même constaté à cette occasion-là une très grande dépendance à l’égard de quelques pays comme la Chine et l’Inde. Et surtout, on a redécouvert qu’avant même cette crise, on constatait périodiquement des pénuries dans certaines catégories de médicaments. Donc là, il y a une grande question, c’est : comment penser pour l’avenir, la résilience de l’industrie pharmaceutique ? Autre exemple : l’aéronautique. Nous sommes parmi les meilleurs au monde dans l’aéronautique. Airbus, par exemple, résiste très bien. Mais est-ce que le monde de demain sera le même que celui d’hier en matière de transport aérien ? Est-ce qu’on va continuer à assister à une croissance continue du transport aérien ? Ou est-ce qu’il va y avoir une cassure qui est due au fait que les gens vont changer d’habitudes de déplacement, d’une part, et que, d’autre part, les zones de croissance du tourisme vont connaître un affaissement ? Si c’est le cas, alors une partie de l’industrie aéronautique, secteur d’excellence, devra penser sa reconversion. Et toute la question est de savoir si, à l’occasion de cette crise, on est en train de préparer l’avenir, si on est en train de préparer les reconversions ou pas.
Si on continue de se projeter sur l’après, peut-on être au moins certain d’une chose : qu’il y aura du rebond et de la croissance en 2021 et que l’année 2021 ne peut pas être pire que 2020 ?
Alors là, il faut faire un petit exercice. La Banque de France, l’OCDE et le FMI prévoient qu’en 2021, on aura 4 % de croissance. Moi, je vous dis : si c’est vrai 4 % ça voudra dire en fait -6 %. Comment +4 % peut se transformer en -6 % ? Le +4 % qu’on prévoit, c’est par rapport à 2020. Mais en 2020, on aura fait -9 % ou -10 %. Donc, si on compare 2021 à 2019 dans la meilleure hypothèse actuelle +4 % est égal à -6 %
Donc on est perdant quoiqu’il arrive ?
On est perdant quoiqu’il arrive et je vais aggraver le tableau. Je ne crois pas qu’on fera +4 % en 2021. Parce que pour faire +4 %, il faudrait que le premier et deuxième trimestre soient relativement bons. Or, on va nous annoncer probablement pratiquement un mois de reconfinement. Si on fait un mois de reconfinement, ça dépend des scénarios, mais c’est -10 % à -30 % du PIB mensuel qu’on perd, c’est-à-dire au moins 1 ou 2 points de PIB annuel qu’on perd pour un mois de reconfinement. Alors ça dépendra de la sévérité du reconfinement, mais disons au moins 1 point. Si ce n’est qu’un point, ça veut dire que le 4 % de prévision de croissance devient 3 %. Or, comme le 4 %, c’était -6 %, le 3 %, ce sera -7 %.
Il y a un an, vous nous aviez parlé des différents scenarii économiques possibles en fonction de l’activité et de la variation du virus : une courbe en V, en W, et en U. Qu’en a-t-il été finalement ?
Certainement pas un scénario en V, parce qu’un scénario en V, ça veut dire que vous faites -10 %, puis vous faites +10 % puis vous retrouvez votre trajectoire habituelle qui est de +1 % / +2 %. Là, pas du tout. Ce qu’on a constaté, c’est qu’en 2020, on a fait à peu près -10 %, dans la meilleure hypothèse on fera en 2021 +4 % et puis après, on progressera faiblement. Donc, si vous voulez une figure, c’est plutôt une racine carrée. Cela veut dire un V qui ne monte pas très haut et qui fait un plateau après. Ça veut dire qu’au total, par rapport à la situation de 2019, on sera encore en 2022 en dessous du niveau qu’on avait en 2019. C’est 3 ans de croissance perdus.
Cette crise a aussi des conséquences directes sur les projets stratégiques européens. Il y a des contrats qui ne seront jamais signés. Je pense à l’abandon du rachat des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire par le groupe italien Fincantieri.
Oui, alors là aussi, deux ou trois bémols quand même. Vous savez très bien que ce dossier était déjà mal parti. Il était très mal parti pour une raison très simple. C’est que le mariage de Fincantieri avec les Chantiers de l’Atlantique avait un petit bug. C’est que Fincantieri avait un partenariat avec un croisiériste chinois et il y avait une crainte chez les Chantiers de l’Atlantique qu’il y ait un transfert de compétences. Deuxièmement, l’industrie de la croisière, après les photos d’horreur de bateaux coincés qu’on a eues avec le covid-19, je ne sais pas si l’industrie de la croisière va repartir au rythme de croissance qu’elle avait avant 2019. Troisièmement, comme il y avait eu déjà des difficultés, l’Etat avait nationalisé les Chantiers de l’Atlantique, donc l’Etat contrôle aujourd’hui les Chantiers de l’Atlantique et c’est aux Chantiers de l’Atlantique de se trouver un nouveau destin. En gros, je dirais qu’il n’y a pas de problème.
Dans ce contexte, peut-on encore envisager des réformes comme celle de l’assurance chômage ou celle des retraites ?
Il faut repartir, là aussi, à la case départ. Pourquoi a-t-on voulu faire la réforme du chômage ? Parce qu’on avait découvert qu’il y avait certains dispositifs qui étaient excessivement favorables et que, du coup, la dynamique de retour à l’emploi n’était pas aussi forte qu’on pouvait l’imaginer. En gros, l’incitation au retour à l’emploi n’était peut-être pas aussi forte qu’on pouvait l’imaginer. Ça, cela va très bien dans un contexte où votre problème, c’est de nourrir la croissance, c’est de faciliter le retour à l’emploi et de résorber les déficits du passé. Ce n’est absolument plus le contexte actuellement. Donc, que l’on abandonne la réforme du chômage, pour moi, c’est une évidence.
Et celle des retraites ?
Celle des retraites, c’est différent. On voulait faire une réforme systémique, on voulait avoir ces histoires de comptes notionnels et on voulait unifier les régimes, éliminer certaines situations particulières, comme les régimes spéciaux qui étaient considérés comme trop favorables par l’ensemble des retraités. La réforme systémique aujourd’hui, plus personne n’en parle pour une raison très simple, c’est que c’est un luxe qu’on ne peut plus se permettre. Le vrai problème, c’est que lorsqu’on va commencer à repenser à l’équilibre des finances publiques, l’un des outils qui va s’imposer avec évidence, cela va être de diminuer les déficits futurs des régimes de retraites et pour cela, allonger la durée d’activité et repousser l’âge de départ. Je pense que lorsqu’on rouvrira le dossier des retraites, ce sera l’équilibre de moyen et long terme des régimes dans le cadre d’une politique de consolidation des finances publiques qui se posera.
Mais est-ce que la crise n’a pas induit des changements idéologiques en matière économique ? On voit que même au sein de la droite libérale, il y a un tournant social.
Je dirais que le modèle libéral est davantage questionné dans certaines décisions du gouvernement, comme par exemple l’opération Couche-Tard. Lorsqu’on m’explique que la distribution de Pampers est un élément stratégique de l’indépendance alimentaire du pays, je me pince. En quoi le fait que Carrefour soit fusionné avec Couche-Tard va-t-il mettre en cause la souveraineté alimentaire du pays ? En quoi le fait qu’un des réseaux de distribution passe sous contrôle étranger met en péril tous les autres réseaux de distribution ? Et surtout, en quoi vous et moi, lorsque nous allons dans un hypermarché Carrefour, nous devrions craindre que des produits français disparaissent pour que des produits canadiens ou québécois arrivent ? J’avoue que je ne comprends pas cette problématique. Je crois plus sérieusement qu’il y a effectivement un phénomène de crainte chez les Français, que les Français n’ont jamais été amoureux de la mondialisation et du capitalisme, qu’ils sont assez attachés au fait que les entreprises françaises restent françaises parce qu’ils pensent que comme ça, on défendra mieux l’emploi, on défendra mieux l’activité, on défendra mieux la localisation sur le territoire. Donc, je crois que le gouvernement cède un peu à cette tentation et de ce point de vue là, ce n’est pas un réflexe libéral, c’est très clair.
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