Emmanuel Macron cherche à rassurer le monde rural avant les législatives

Emmanuel Macron cherche à rassurer le monde rural avant les législatives

Emmanuel Macron a cherché vendredi à rassurer le monde rural avant le premier tour des législatives, en annonçant notamment des "états généraux...
Public Sénat

Par Hervé ASQUIN, Isabel MALSANG, Hervé ASQUIN, et Isabel MALSANG à Paris

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a cherché vendredi à rassurer le monde rural avant le premier tour des législatives, en annonçant notamment des "états généraux de l'alimentation" en juillet, dans l'espoir que les "paysans" vivent de leurs productions.

En visite dans le Limousin, le président a estimé inacceptable que les "paysans" ne puissent plus vivre du produit de leur travail et a placé les futurs états généraux sous le signe du "partage de la valeur ajoutée" entre agriculteurs, industrie agroalimentaire et distribution.

"Il s'agit de vivre dignement du prix payé" a-t-il dit devant les élèves et enseignants du lycée agricole de Limoges-Les Vaseix.

La distribution doit "arrêter la préférence absolue pour le prix le plus bas", a-t-il ajouté.

Les états généraux vont donc supposer "de rouvrir nombre de relations commerciales" et de discussions européennes, a précisé le président.

- Plan de 5 milliards d'euros -

"Nous allons inciter les producteurs à se regrouper pour vendre ensemble", afin que "filière par filière, on trouve l'organisation qui permette à chacun d'avoir un vrai partage de la valeur ajoutée", a-t-il expliqué.

Le président français Emmanuel Macron lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 juin 2017
Le président français Emmanuel Macron lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 juin 2017
POOL/AFP

Au delà des "aléas climatiques" qui ont lourdement pénalisé les récoltes l'an dernier et des crises sectorielles (lait, porc, viande bovine..), le président a souligné que le monde agricole et alimentaire était "au milieu d'une grande transformation", que l'Etat doit "accompagner".

Un plan d'investissement de 5 milliards d'euros, promis pendant la campagne, sera lancé "à l'issue" des états généraux auxquels l'Environnement, la Santé, les Affaires européennes et les collectivités locales seront associés, a-t-il précisé.

Selon lui, le défi à relever est le suivant: "Il faut accompagner la transformation d'un modèle productif" afin de "répondre davantage aux attentes des consommateurs" pour des produits plus naturels, en préservant à la fois "la souveraineté alimentaire française" et "la qualité de la production".

M. Macron refuse de choisir entre différents modèles et d'opposer l'agriculture intensive exportatrice à la production vivrière bio ou locale destinée à alimenter les villes.

Selon lui, l'agriculture française restera diversifiée. Mais certains modèles sont "perdus d'avance" a-t-il prévenu. "Si on garde une agriculture intensive qui n'arrive pas à exporter et ne va pas vers la qualité, elle n'a pas d'avenir".

- Eviter les éléphants blancs -

M. Macron n'a été guère disert sur la résolution de l'épineux dossier des retards de paiement des aides européennes, dûes aussi bien à des problèmes informatiques qu'administratifs, qui plongent nombre d'exploitants dans de graves difficultés financières.

Il s'est contenté de les juger "inacceptables", en promettant de les résorber, mais sans annoncer de calendrier.

Le président français Emmanuel Macron (D) lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 juin 2017
Le président français Emmanuel Macron (D) lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 juin 2017
POOL/AFP

Dans la soirée, le ministère de l'Agriculture a tout de même publié un calendrier pour les paiements d'indemnisation destinées aux seuls éleveurs et entreprises touchées par la grippe aviaire. Il a annoncé que la Commission européenne avait validé le principe d'une aide aux entreprises de l'aval de cette filière.

Sur le dossier de la ruralité, le président a reconnu le besoin de développer la "mobilité physique et l'accessibilité numérique" via la 3G/4G, notamment pour développer des "circuits courts" de commercialisation de produits.

Les territoires "profondément enclavés" où la 3G/4G est absente, se sentent "déclassés" et "les extrêmes" y "prospèrent" a-t-il reconnu en rappelant son engagement de parvenir à "une accessibilité complète sous deux ans".

Sur la mobilité territoriale, M. Macron a fustigé le modèle "du TGV ou de l'aéroport de proximité qui se ne se fera jamais".

Il a annoncé pour "d'ici la fin de l'année" un plan quinquennal d'investissement dans les transports, souhaitant "éviter les doublons, les éléphants blancs, éviter les projets qu'on ne sait pas abandonner, mais qu'on pousse comme une boule parce que ça fait des décennies qu'on les pousse et donc il faut continuer à mentir aux gens".

Dans la même thématique

PARIS: MEDEF, Audition des principales tetes de liste aux prochaines elections europeennes
7min

Politique

Sondages sur les européennes : Bardella caracole en tête, Glucksmann talonne Hayer

A un peu plus d’un mois des élections européennes, le dernier sondage réalisé par l’institut Harris-Interactive et Toluna pour M6, Challenges et RTL, confirme les tendances de ces dernières semaines. Loin devant, la liste du Rassemblement National (31%) écrase la concurrence, plus du double devant la majorité présidentielle (15%), qui voit son avance sur la liste socialiste (14%), fondre comme neige au soleil.

Le

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons
8min

Politique

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons

Le président de la commission de l’aménagement du territoire, Jean-François Longeot, rejoint Horizons, tout en restant dans son groupe de l’Union centriste. Pour les membres du parti d’Edouard Philippe, il ne fait aucun doute que d’autres l’imiteront après les européennes. Des membres du groupe LR confirment que certains collègues « se posent des questions ».

Le

Emmanuel Macron cherche à rassurer le monde rural avant les législatives
6min

Politique

Européennes 2024 : quelles sont les principales mesures du programme de Valérie Hayer ?

Valérie Hayer présentait, ce lundi, 48 propositions de son programme pour que « l’Europe ne meure pas ». Parmi les mesures mises en évidence, un « Plan Europe 2030 », destiné à compléter le Pacte vert, un investissement 100 milliards pour le réarmement de l’UE, l’inscription du droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux ou encore une hausse des moyens de Frontex.

Le