Emmanuel Macron, énigmatique candidat à la présidence française
Trente-neuf ans, jamais élu, "ni de droite ni de gauche". Sa campagne présidentielle ? "Un regard et un style" plutôt qu'un programme. Emmanuel...
Par Béatrice LE BOHEC
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Trente-neuf ans, jamais élu, "ni de droite ni de gauche". Sa campagne présidentielle ? "Un regard et un style" plutôt qu'un programme. Emmanuel Macron, ovni dans le paysage politique, cherche à dynamiter les codes pour conquérir les Français.
Donné dans le trio de tête de la course à la présidence à deux mois de l'élection, celui que ses détracteurs qualifient de "bulle" vient de sceller une alliance-clé avec le centriste François Bayrou pour contrer le candidat de droite François Fillon et la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen.
"A ceux qui ne croient plus en rien, aux cyniques, aux défaitistes, aux déclinistes qui les entourent, nous leur disons: le meilleur est devant nous, le meilleur est à nous", clamait récemment M. Macron lors d'un meeting à guichets fermés à Lyon (centre-est).
Et concluait son discours, ponctué de citations littéraires recherchées, en promettant de "faire triompher l'espérance".
Le parcours de cet homme, au physique de gendre idéal, reflète celui de l'intelligentsia française: ex-haut fonctionnaire formé aux écoles de l'élite puis banquier d'affaires, il est recruté en 2012 comme conseiller par le président François Hollande.
De cette expérience dans l'ombre du pouvoir puis de ses deux années en tant que ministre de l'Economie (août 2014-2016), il dit avoir tiré un enseignement majeur: le dysfonctionnement du système politique actuel.
Et explique sa démission du gouvernement puis sa candidature par son envie de changer le logiciel via son propre mouvement, baptisé "En Marche" et dont l'acronyme correspond à ses initiales. En onze mois, il a réussi à réunir plus de 195.00 adhérents.
- "Gourou" -
Points clés du programme d'Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle
AFP
Taxé de "gourou" par le candidat de droite, de "champignon hallucinogène" par le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, l'homme est attaqué par ses adversaires sur son absence de programme concret et ses envolées lyriques.
Emmanuel Macron se défend en affirmant que même s'il présentera un programme pour nourrir le "Moloch médiatique", il croit "davantage au contrat moral passé avec la nation".
"Etre candidat à la présidence, c'est avoir un regard et un style. aussi vrai qu'un écrivain a un regard et un style", a-t-il dit dans une récente interview où il confie avoir rêvé, adolescent, de devenir écrivain.
Son discours transpartisan, libéral au sens anglo-saxon du terme (sur le plan économique mais aussi sur les questions de société), plaît notamment aux jeunes urbains et aux milieux d'affaires.
Plus largement, les Français s'intéressent à l'émergence d'une nouvelle tête sur un échiquier politique qui peine à se renouveler.
Il a néanmoins déjà provoqué plusieurs polémiques.
La dernière en date porte sur des propos sur la colonisation française, qu'il a qualifiée de "crime contre l'humanité", s'attirant les foudres de la droite et l'extrême droite. Il s'est ensuite expliqué en se disant "obsédé par la réconciliation des Histoires".
A l'inverse des autres candidats, il affiche aussi sa vie privée, faisant régulièrement la Une du magazine people Paris Match avec son épouse Brigitte, son ancienne professeur de français et de théâtre de vingt ans son aînée.
Et n'hésite pas à démentir publiquement les rumeurs véhiculées depuis des mois sur les réseaux sociaux concernant son homosexualité présumée et sa "double vie" avec un grand patron de presse.
"D'abord, c'est désagréable pour Brigitte. Mais je vous rassure, comme elle partage tout de ma vie, du soir au matin, elle se demande simplement comment physiquement je pourrais", a-t-il ironisé lors d'un meeting.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.