Emmanuel Macron  « ne change rien » juge le comédien Jacques Weber

Emmanuel Macron « ne change rien » juge le comédien Jacques Weber

Invité de l’émission « On va plus loin », le comédien Jacques Weber distribue ses coups de griffes et ses coups de cœur politiques.
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Invité pour parler de son livre « Vivre en bourgeois, penser en demi-dieu » (éditions Fayard), qui le raconte au travers de sa passion pour Flaubert, le comédien Jacques Weber discute bien volontiers de politique, quand on le lance sur le sujet. Il faut dire que l’homme public a souvent évoqué ses choix politiques - il a soutenu François Hollande en 2012, puis Jean-Luc Mélenchon en 2017 - et ses indignations.  

Quand on l’interroge sur le Président Macron, Jacques Weber répond que « c’est un homme qui respecte sa fonction et par là même nous respecte » et parle de ne pas vouloir « remettre en question [s]a personnalité » « tout à fait respectable ». Toutefois, le comédien est direct et catégorique ; il se voit en opposant au Président de la République : « C’est un homme auquel le minuscule citoyen que je suis, s’oppose. J’ai le droit, j’ai le droit de vote (…) Alors qu’[Emmanuel Macron] dit «  Tout va mal, mais tout va changer, je change tout » (…), il ne change rien. »

Et l’homme de théâtre d’ajouter : « Et puis j’aimerais bien que Monsieur Macron nous parle un peu de ce qu’il pense de ce qui est en train de se révéler, c'est-à-dire repenser totalement la place de la femme dans la société et l’identité féminine. Là, il y a pour l’instant, un grand silence radio ».  

Le comédien se dit « très triste » d’une « guerre de chefs » à gauche. Mais il reste confiant quant à la vivacité de la gauche citoyenne : « On confond exprès (…), la déchéance du parti socialiste et le peuple de gauche. Le peuple de gauche existe encore. Et quand on nous dit que tout le monde est derrière Macron, je ne suis pas si sûr que ce soit vrai ».

Jacques Weber ne manque pas de critiquer la société actuelle, qu’il trouve totalement inégalitaire : « Ce système sur lequel nous vivons depuis des années a créé un fossé entre des gens de plus en plus riches, une misère de plus en plus importante et une classe moyenne qui se casse la figure. Ça personne ne peut le nier ».

Pourtant, il lui reste des raisons d’espérer lorsqu’il voit et entend des intellectuels comme l’écrivain Le Clezio prendre fait et cause pour les réfugiés : « C’est très encourageant. Il y a encore des leaders, et des leaders qui viennent de la littérature, pour nous bouger la conscience, pour nous remuer (…) Les réfugiés, ce n’est pas une entité bizarroïde. Ce sont des hommes, des femmes, qui souffrent. Des enfants qui sont à deux doigts de crever la faim, qui sont malades. On ne peut pas faire autrement que de les aider (…) comme ce coup de génie de Coluche, un peu comme l’hiver 52 [54, NDLR] de l’Abbé Pierre, un peu comme Joseph Wresinski, le créateur d’ATD Quart Monde (…) [et] qu’on arrête de dire éternellement la phrase de Rocard, que l’on ampute en plus méchamment,  et qui me saoule complètement. Ça veut dire quoi « la misère, la misère » ? Ce n’est pas une voiture que l’on refuse. Ce sont des êtres humains. »

 

Vous pouvez voir l'entretien avec Jacques Weber, en intégralité :

Interview de Jacques Weber (en intégralité)
09:30

 

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