Emmanuel Macron peut-il avoir la majorité aux législatives ?
Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle avec 66,10% des voix. Mais s’il veut pouvoir conduire sa politique sans entrave, il lui reste à obtenir la majorité absolue aux législatives, soit au moins 289 sièges. Un défi de plus pour le leader d’En Marche, puisque d’après une étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde, 61% des électeurs ne veulent pas lui donner la majorité les 11 et 18 juin prochains.

Emmanuel Macron peut-il avoir la majorité aux législatives ?

Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle avec 66,10% des voix. Mais s’il veut pouvoir conduire sa politique sans entrave, il lui reste à obtenir la majorité absolue aux législatives, soit au moins 289 sièges. Un défi de plus pour le leader d’En Marche, puisque d’après une étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde, 61% des électeurs ne veulent pas lui donner la majorité les 11 et 18 juin prochains.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Les Français n’ont pas donné un blanc-seing » à Emmanuel Macron, rappelle Guillaume Petit, directeur du département Image & Réputation chez Ipsos. Il reprend ainsi les mots d’Emmanuel Macron qui affirmait hier soir, lors de son discours sur l’esplanade du Louvre, être conscient que certains de ses électeurs ont voté pour lui afin de « défendre la République face à l’extrémisme » et non par conviction.

Parmi eux, « près de la moitié de l’électorat de François Fillon et de celui de Jean-Luc Mélenchon au premier tour », explique Guillaume Petit. Or « ces gens-là vont revenir vers leur famille d’appartenance » pour les législatives. D’où les résultats de l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde, qui fait état de 61% d’électeurs qui ne veulent pas donner de majorité à Emmanuel Macron.

Guillaume Petit (Ipsos) sur les législatives
00:45

Encore « un jeu d’équilibriste pour Macron »

 « Ce chiffre de 61% va pouvoir être amplifié ou minoré dans les semaines à venir », tient à préciser le sondeur. Plusieurs évènements sont susceptibles d’avoir des conséquences sur le vote des 11 et 18 juin prochains, à commencer par la nomination du Premier ministre, qui devrait intervenir en début de semaine prochaine : « Ce choix aura une influence sur la volonté de certains candidats de rallier le mouvement En Marche (…) Macron aurait intérêt à présenter un Premier ministre de droite ou de centre droit car son électorat est plutôt de centre gauche. »

Emmanuel Rivière, directeur de Kantar Public France, n’est pas vraiment de cet avis : « Se doter d’un Premier ministre positionné à droite c’est risquer de renvoyer vers une posture d’opposition un certain nombre de députés socialistes sortants. » A l’inverse, s’il nomme un chef de gouvernement positionné à gauche, il risque de se voir reprocher une fois encore qu’il est la continuité du quinquennat précédent, ajoute-t-il. Encore un « jeu d’équilibriste pour Macron ».

L’autre rendez-vous susceptible de faire varier le pourcentage qui ressort de l’étude d’Ipsos/Sopra Steria, c’est l’annonce des noms des 577 candidats investis par En Marche, ce mercredi. La moitié d’entre eux devrait être issue de la société civile, a précisé ce matin Jean-Paul Delevoye, chargé des investitures d’En Marche. Celui-ci a toutefois précisé que cela ne signifiait pas qu’ils n’étaient pas engagés politiquement. Et si l’absence de couleur politique de certains peut rassembler les électeurs, les visages inconnus peuvent susciter l’inquiétude, estime Guillaume Petit. Selon Emmanuel Rivière, il y a une « petite schizophrénie chez les Français : ils veulent des visages nouveaux mais de fait leur comportement électoral a prouvé qu’ils n’étaient pas dans la répugnance à réélire des candidats sortants ».

« Le bipartisme est mort »

« Il n’y a pas d’évidence à ce que la victoire à l’élection présidentielle donne lieu à une majorité aux législatives », résume le directeur de Kantar Public France. Même s’il estime que « le bipartisme est mort », il rappelle qu’ « il y a deux pôles d’attractivité pour les socialistes : En Marche et La France Insoumise ». « Et il reste quand même quelque chose qui s’appelle le Parti socialiste », ajoute-t-il. Pour lui, Les Républicains restent les mieux placés. De quoi envisager une cohabitation, d’ailleurs souhaitée par 49% des Français d’après le sondage Kantar-sofres-onepoint pour LCI.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

Emmanuel Macron peut-il avoir la majorité aux législatives ?
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le

Vote results displayed after no-confidence motion against French Prime Minister
4min

Politique

Rejet de la motion de censure LFI : découvrez les détails du vote

La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.

Le