Emmanuel Macron a critiqué dimanche les "esprits chagrins" qui ont vu un symbole monarchique dans son week-end près du château de Chambord (Loir-et-Cher) où il a célébré un "Noël avant l'heure" en famille.
"Il ne faut pas tomber dans cette espèce d'esprit chagrin qu'ont beaucoup qui voudraient voir toujours des symboles", a déclaré le président de la République à l'AFP et RTL, au cours d'un entretien devant le château.
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'était auparavant dit "content" que M. Macron "soit allé à Chambord parce que ça donne de lui une image monarchique qui me semble correspondre à l'idée qu'il se fait de lui-même."
"Dans la monarchie présidentielle, tout est spectaculaire, le +corps du roi+, comme on dit, est quasi sacré", a-t-il analysé, sur le plateau du "Grand rendez-vous" CNews-Europe1-Les Echos, estimant que sous la Ve République un président ne "fait pas ce qu'il veut" concernant sa vie privée.
"Mais honnêtement, on ne va pas aller lui chercher pouilles, c'est la Constitution qu'il faut changer", a poursuivi M. Mélenchon, partisan d'une VIe République.
Jean-Luc Mélenchon, le 11 octobre 2017 à Grenoble
AFP/Archives
M. Macron a au contraire fait valoir que le château de Chambord avait, au-delà de la royauté française, "une vraie histoire républicaine" : "C'est une histoire de nature, où on réconcilie l'attachement à la nature et à la biodiversité et la tradition de la chasse", a-t-il dit. "Moi, les polémiques, c'est pas la première, elles ne m'intéressent pas beaucoup."
Le président est arrivé vendredi à Chambord pour un "Noël avant l'heure" avec une quinzaine de membres de sa famille. Ils ont séjourné dans un gîte près du château, loué 800 euros le week-end et payé sur les deniers du président.
- 'Coût raisonnable' -
"J'aurais pu décider de passer mon Noël en famille à l'Élysée et j'aurais pu faire comme beaucoup de mes prédécesseurs, profiter des lieux de la République", a relevé M. Macron.
"Il y a plus d'un million de visiteurs (par an au château, ndlr) et je ne suis pas sûr que ce soit un million de privilégiés", a-t-il souligné, au côté de Jean d’Haussonville, directeur du domaine national de Chambord. "C'est un coût raisonnable que peut se payer un président de la République qui veut faire plaisir à sa famille", a-t-il ajouté.
Après s'être rendu samedi au zoo de Beauval qui héberge le premier bébé panda né en France, dont Brigitte Macron est la marraine, le couple présidentiel a effectué une visite ludique de la demeure royale avec les enfants et petits-enfants de Brigitte Macron, avant de se réunir dans une salle de la demeure royale louée pour environ 600 euros, selon l'Elysée.
Dimanche, le chef de l'Etat a fait un footing le long du canal puis a assisté au spectacle "La belle et la bête, une nouvelle histoire".
Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Richard Ferrand a tenté de clore le débat, estimant dimanche qu'il ne "casse pas trois pattes à un canard".
"Que se passe-t-il? Le Président de la République, son épouse et sa famille ont loué des gîtes ruraux dans le Loir-et-Cher, à proximité de Chambord, tous les Français peuvent le faire, sur ses deniers personnels", a-t-il développé au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro.
"Il y a suffisamment d'occasions et de raisons de critiquer Emmanuel Macron pour ses choix politiques pour ne pas s'engouffrer dans ce genre de polémiques", a déclaré le vice-président du Front national, Nicolas Bay, invité de Questions politiques France Inter-France Info-Le Monde. "Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle nous expliquait qu'il n'y a pas de culture française, je vois qu'il a changé d'avis", a-t-il néanmoins raillé.
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Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
Lors du congrès des Régions de France, Gérard Larcher a indiqué que la chambre haute allait revoir la copie du gouvernement concernant l’effort demandé aux collectivités dans le budget « pour ne pas affaiblir celles qui représentent « 70 % de l’investissement public ».
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