Emmanuel Macron veut inscrire le deuxième gouvernement Philippe dans le temps
Au terme d'une folle semaine qui a vu l'exécutif sérieusement ébranlé par les affaires, Emmanuel Macron a souhaité inscrire le deuxième...

Emmanuel Macron veut inscrire le deuxième gouvernement Philippe dans le temps

Au terme d'une folle semaine qui a vu l'exécutif sérieusement ébranlé par les affaires, Emmanuel Macron a souhaité inscrire le deuxième...
Public Sénat

Par Antoine MAIGNAN, Hervé ASQUIN

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Au terme d'une folle semaine qui a vu l'exécutif sérieusement ébranlé par les affaires, Emmanuel Macron a souhaité inscrire le deuxième gouvernement d'Édouard Philippe dans le temps à l'occasion de son premier Conseil des ministres.

La nouvelle équipe a "vocation à durer longtemps (...) et à contribuer à la réussite de ce quinquennat", a souligné le chef de l’État, dont les propos étaient rapportés par le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

Composition du gouvernement d'Edouard Philippe
Composition du gouvernement d'Edouard Philippe
AFP

Emmanuel Macron avait cependant utilisé la même expression lors de l'installation du premier gouvernement Philippe, le mois dernier.

A ses ministres, et tout particulièrement aux onze d'entre eux qui ont gravi pour la première fois jeudi le perron de l’Élysée, Emmanuel Macron a rappelé aussi le "contexte politique particulier" de la formation de ce gouvernement.

Le second tour des législatives "a marqué une confirmation forte de la volonté de changement des Français" mais aussi leur "espoir" et leur "attente" à l'égard de l'exécutif, a-t-il souligné, évoquant "des expressions de colère, de refus" manifestées par une abstention "trop importante".

- Une équipe étoffée -

Autour de la table du Conseil, outre le chef de l’État, quinze femmes et autant d'hommes, en comptant le Premier ministre Édouard Philippe, dans une équipe étoffée, avec sept membres de plus que la précédente.

Autour de la table du Conseil, outre le chef de l’État, quinze femmes et autant d'hommes, en comptant le Premier ministre Édouard Philippe, dans une équipe étoffée, avec sept membres de plus que la précédente, le 22 juin 2017 au palais de l'Élysée
Autour de la table du Conseil, outre le chef de l’État, quinze femmes et autant d'hommes, en comptant le Premier ministre Édouard Philippe, dans une équipe étoffée, avec sept membres de plus que la précédente, le 22 juin 2017 au palais de l'Élysée
POOL/AFP

Et sur la table: le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, censé "concilier efficacité avec le respect des libertés publiques essentielles".

Ce texte, qui a reçu le feu vert du Conseil d'État après avoir suscité une levée de boucliers des défenseurs des libertés publiques, est présenté par Beauvau comme la "solution" pour éviter "une prolongation perpétuelle de l'état d'urgence".

Dans la foulée, Emmanuel Macron devait s'envoler pour Bruxelles et son premier sommet européen, avec l'ambition de relancer le projet politique de l'UE au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.

A son retour, il animera vendredi et samedi un séminaire de travail gouvernemental.

Le nouveau gouvernement dans les jardins du palais présidentiel à Paris le 22 juin 2017
Le nouveau gouvernement dans les jardins du palais présidentiel à Paris le 22 juin 2017
AFP

L’Élysée a soigneusement orchestré ce premier Conseil pour "faire de l'image", selon l'expression de Christophe Castaner, provoquant au passage un mouvement d'humeur parmi les photographes de presse.

Seuls quatre d'entre eux étant autorisés à prendre des images de la photo de famille du nouveau gouvernement, ils ont déposé leurs appareils au sol en signe de protestation contre cette entorse aux usages à l'arrivée des ministres.

L'incident a pris fin lorsque ils ont été finalement autorisés à immortaliser le nouveau gouvernement dans les jardins du palais présidentiel.

- Une photo chabadabada -

La "com'" de l’Élysée s'est également attachée à casser les codes de cette photo, avec le président au centre mais au deuxième rang et une alternance des hommes et des femmes pour mieux souligner la parité parfaite de ce nouvel exécutif.

Le premier Ministre Édouard Philippe (G) et le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, sortent du palais de l'Élysée après le conseil des ministres le 22 juin 2017
Le premier Ministre Édouard Philippe (G) et le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, sortent du palais de l'Élysée après le conseil des ministres le 22 juin 2017
AFP

La mise en scène a d'ailleurs vite valu à cette photo le surnom de "chabadabada" dans une référence au film culte de Claude Lelouch, "Un homme et une femme".

Un peu comme au Festival de Cannes, les membres du gouvernement ont également remonté tour à tour la cour de l’Élysée sous les objectifs des caméras.

Parmi les nouveaux visages du gouvernement Philippe 2 figuraient cinq ministres de plein exercice.

Nicole Belloubet a succédé à François Bayrou place Vendôme, Florence Parly à Sylvie Goulard à la tête du ministère des Armées, Nathalie Loiseau à Marielle de Sarnez aux Affaires européennes et Stéphane Travert à Jacques Mézard à l'Agriculture.

Nicole Belloubet, nouveau ministre de la Justice, sort du palais de l'Élysée après le conseil des ministres le 22 juin 2017
Nicole Belloubet, nouveau ministre de la Justice, sort du palais de l'Élysée après le conseil des ministres le 22 juin 2017
AFP

Quant à Jacqueline Gourault, elle s'est vu attribuer un nouveau portefeuille de ministre auprès du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, sans attributions précises.

La nouvelle équipe compte aussi six nouveaux secrétaires d’État, eux aussi sans affectation précise, qui seront, selon l’Élysée, "adjoints" des ministres auprès desquels ils sont affectés.

Évoquant Richard Ferrand, Sylvie Goulard, François Bayrou et Marielle de Sarnez qui ont renoncé à figurer dans la nouvelle équipe sous la pression des affaires, Emmanuel Macron s'est par ailleurs attaché à ménager les apparences.

Ces ex-ministres auxquels il a réaffirmé son "soutien" et sa "confiance" ont "servi loyalement", a-t-il déclaré, avant d'observer à la table du Conseil que "la vie politique est longue", et "peut être cruelle".

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