Emmanuelle Wargon : « La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance »
La secrétaire d’Etat à la Transition écologique appelle à un « investissement massif » pour la rénovation thermique des logements. Elle travaille sur ce point pour le plan de relance. Elle entend centrer les aides publiques sur « les rénovations globales » pour réduire le nombre de passoires thermiques.

Emmanuelle Wargon : « La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance »

La secrétaire d’Etat à la Transition écologique appelle à un « investissement massif » pour la rénovation thermique des logements. Elle travaille sur ce point pour le plan de relance. Elle entend centrer les aides publiques sur « les rénovations globales » pour réduire le nombre de passoires thermiques.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

A quoi pourrait ressembler « l’après », selon Emmanuel Macron ? Dans les ministères, on planche pour aider et nourrir le chef de l’Etat en idées et propositions, que le Président de la République mettra en musique lors d’un discours attendu, qui devrait donner le cap de la fin de quinquennat.

Du côté du Boulevard Saint-Germain, à Paris, au ministère de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, travaille notamment sur la question de la rénovation thermique des logements. Un vrai enjeu écologique, quand on sait que le bâtiment est le deuxième poste d’émission de gaz à effet de serre.

« La politique de rénovation thermique peut être une grande gagnante de "l’après" »

« Nous travaillons au plan de relance. La politique de rénovation thermique des logements est une candidate parfaite car elle est bonne pour l'emploi, pour le pouvoir d'achat et pour la planète. Elle peut donc être une grande gagnante de « l’après ». En terme de travail, c’est de l’emploi non délocalisable. Et il peut y avoir une dimension sociale en ciblant les aides sur les plus modestes », confie Emmanuelle Wargon. Sur le papier, le sujet coche donc toutes les cases.

L’an dernier, 800.000 travaux d’isolations ont déjà été réalisés. L’ambition est ici de les accélérer et de les amplifier, à coup d’aides publiques. « Nous souhaitons booster le système » lance-t-elle, évoquant « une hausse des aides », « une augmentation des certificats d’économie d’énergie » mais aussi « un soutien renforcé à la rénovation globale ».

Le gouvernement veut « aider beaucoup plus les rénovations globales »

C’est sur cette rénovation globale que compte mettre l’accent le gouvernement. Sur un parc de 35 millions de logements, la France compte environ 7 millions de passoires thermiques. De quoi rénover et gagner en sobriété énergétique.

« Quand on vit dans une passoire thermique, il vaut mieux tout rénover d'un coup. Une rénovation globale, ça coûte en moyenne 400 à 500 euros le m2, mais c’est moins aidé que les gestes individuels pour l’instant. On voudrait aider beaucoup plus ces rénovations globales, pour que les Français puissent se lancer dans ce type de travaux conséquents, en maison comme en copropriété. Concrètement, l’objectif est de multiplier par deux ou par trois le nombre de ces rénovations globales par an » avance Emmanuelle Wargon.

« Investissement massif »

Reste que toutes ces mesures auront un coût. Si elles ne sont pas encore chiffrées en détail, on peut facilement imaginer qu’elles pourraient être de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais la secrétaire d’Etat ne donne pas de chiffre pour le moment. « Comme pour d’autres secteurs, les besoins pour la relance du bâtiment sont importants. Les discussions sont en cours » affirme, prudente, la membre du gouvernement.

Mais globalement, « si nous voulons un plan comparable à celui de l’automobile par exemple, nous aurons besoin d’un investissement massif. La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance » pour Emmanuelle Wargon. Pour rappel, le plan automobile annoncé par Emmanuel Macron fin mai se chiffre à hauteur de 8 milliards d’euros…

Les sénateurs avaient dénoncé une baisse des budgets

Ce coup d’accélération sur la rénovation devrait faire rire jaune certains sénateurs. Lors de l’examen du budget 2020, ils avaient dénoncé au contraire la baisse des dépenses en la matière (voir notre article).

Les sénateurs, notamment le sénateur LR Jean-François Husson, avaient dénoncé la baisse de 1,7 milliard à 800 millions d’euros de l’enveloppe destinée au crédit d’impôt transition énergétique (CITE), remplacée dans le budget 2020 par une prime versée dès la fin des travaux. Les sénateurs pourront toujours reprendre leur discours favori, tenu lors des derniers budgets : dire au gouvernement qu’il aurait mieux fait de suivre la Haute assemblée.

Pour en savoir plus, il faudra attendre le discours d’Emmanuel Macron, dont la fenêtre de tir pourrait intervenir au début de l’été. Un discours où l’écologie devrait, entre autres sujets, avoir une place de choix. Mais il faut encore voir où le chef de l’Etat mettra le curseur, alors qu’on sent que la tentation de relancer la machine plus ou moins comme avant est présente chez certains. On l’a compris, la fin de quinquennat devrait être plus verte. Mais l’acte II, dont on n’a jamais vraiment vu la couleur, devait déjà l’être aussi… Attention aux effets d’annonce.

Partager cet article

Dans la même thématique

Emmanuelle Wargon : « La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance »
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Emmanuelle Wargon : « La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance »
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Emmanuelle Wargon : « La rénovation énergétique doit avoir une place centrale dans la relance »
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le