Emmanuelle Wargon : les déçus de l’union des gauches « ont toute leur place dans une coalition de progrès » autour d’Emmanuel Macron
Invitée de notre matinale lundi, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon a dénoncé le rassemblement des gauches derrière Jean-Luc Mélenchon. Elle appelle les socialistes tenants d’une aile sociale-démocrate, qui ont refusé l’accord avec La France insoumise, à rallier Emmanuel Macron.

Emmanuelle Wargon : les déçus de l’union des gauches « ont toute leur place dans une coalition de progrès » autour d’Emmanuel Macron

Invitée de notre matinale lundi, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon a dénoncé le rassemblement des gauches derrière Jean-Luc Mélenchon. Elle appelle les socialistes tenants d’une aile sociale-démocrate, qui ont refusé l’accord avec La France insoumise, à rallier Emmanuel Macron.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Socialistes, écologistes, communistes et insoumis se sont retrouvés samedi à Aubervilliers pour célébrer l’unité retrouvée de la gauche, dont les principales composantes ont décidé de s’unir pour les élections législatives. Un grand raout boudé par l’aile modérée du parti socialiste ; François Hollande et plusieurs figures de son quinquennat, telles Stéphane Le Foll, Jean-Christophe Cambadélis ou Bernard Cazeneuve, ont dénoncé ce rapprochement avec l’extrême gauche. « Il y a deux gauches irréconciliables, contrairement à ce que dit Jean-Luc Mélenchon. Il y a la gauche qui se compromet avec l’extrême gauche de LFI, et il y a la gauche qui garde ses valeurs, la gauche rocardiste, la gauche de Jacques Delors, sociale-démocrate, qui est très proche d’Emmanuel Macron », a commenté lundi, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon, qui a notamment travaillé pour Bernard Kouchner sous le gouvernement Jospin.

« Alexis Corbière qui a qualifié Bernard Cazeneuve d’horloge parlante, j’ai trouvé ça scandaleux »

« Je les appelle à travailler avec nous ! Ils ont toute leur place dans une coalition de progrès et dans une réflexion avec les hommes et les femmes de bonne volonté qui travaillent autour du président. On a des valeurs extrêmement proches », assure notre invitée qui fait notamment valoir sa proximité avec François Rebsamen. Le maire de Dijon, ancien ministre du Travail de François Hollande, a accordé son soutien à Emmanuel Macron sans pour autant rejoindre l’un des partis de la majorité.

« J’appelle Bernard Cazeneuve en particulier, pour qui j’ai beaucoup de respect [à venir travailler avec nous] », lance Emmanuelle Wargon. « Je crois que c’est Alexis Corbière qui l’a qualifié d’horloge parlante, j’ai trouvé ça scandaleux. C’est une marque de mépris. » Sur CNews et dans un tweet, le député LFI de Seine-Saint-Denis a raillé l’éphémère Premier ministre de François Hollande, qui a indiqué qu’il allait rendre sa carte du PS, en réaction à l’accord électoral conclu avec La France insoumise. « Le départ du PS de Monsieur Cazeneuve a autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante », a écrit Alexis Corbière.

« Sur le plan des idées, des valeurs, du combat politique […], cette gauche est une gauche qui [nous] ressemble beaucoup, qui est attachée à la valeur travail, à l’équilibre des comptes, qui pense qu’il faut à la fois produire et redistribuer, qui est attachée à la justice sociale, à l’idéal européen », énumère Emmanuelle Wargon.

Mener « une campagne très énergique » face à la NUPES

Concernant la Nouvelle union populaire, sociale et écologiste (NUPES), Emmanuelle Wargon dénonce « une alliance démagogique, sur un projet de fond qui ne tient pas la route. » Elle cible notamment « un programme anti-européen », qui, selon elle, « n’est pas clair sur le plan international ».

Fort de ses 22 % à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui espère imposer une cohabitation à Emmanuel Macron à l’issue des scrutins des 12 et 19 juin prochains, apparaît désormais comme le principal adversaire de la majorité sortante. Il a énuméré samedi les grands axes du programme commun de gouvernement qui sera défendu pendant la campagne : une revalorisation du smic à 1 400 euros, le gel des prix des biens de première nécessité et le retour de la retraite à 60 ans. « C’est une proposition politique nouvelle », admet Emmanuelle Wargon. « Nous devons faire une campagne très énergique pour dire aux électeurs qu’ils ont un vrai choix politique à faire. »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

Emmanuelle Wargon : les déçus de l’union des gauches « ont toute leur place dans une coalition de progrès » autour d’Emmanuel Macron
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le