Emplois présumés fictifs du RN: Jean-Marie Le Pen mis en examen dénonce une “arnaque politicienne”

Emplois présumés fictifs du RN: Jean-Marie Le Pen mis en examen dénonce une “arnaque politicienne”

L'ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a dénoncé auprès de l'AFP "une arnaque politicienne" après avoir été mis en examen...
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L'ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a dénoncé auprès de l'AFP "une arnaque politicienne" après avoir été mis en examen vendredi pour "détournement de fonds publics" et "complicité" de ce délit dans l'affaire des emplois présumés fictifs du parti d'extrême droite au Parlement européen.

Le cofondateur du Front national (devenu Rassemblement national), dont il a été exclu en 2015 après des propos polémiques sur la Shoah, a dénoncé "une arnaque politicienne montée il y a plusieurs années entre" l'ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira et l'ancien président allemand du Parlement européen Martin Schulz "qui avaient pour but de persécuter les eurosceptiques".

Jean-Marie Le Pen a précisé qu'il allait être à nouveau convoqué devant les juges "en octobre". Son entourage a précisé qu'il s'agissait du 25 octobre.

L'ancien président du FN a été interrogé pendant plus de quatre heures par les juges d'instruction parisiens Claire Thépaut et Dominique Blanc sur les emplois de trois de ses assistants, selon ses avocats.

M. Le Pen, 91 ans, "est très fatigué par tout ceci", a déclaré Me Frédéric Joachim.

"C'est une affaire de toute évidence politique voire politicienne", a-t-il poursuivi, dénonçant une "incursion du pouvoir judiciaire dans le pouvoir législatif".

M. Le Pen a lui aussi fustigé "une interférence entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif qui est contraire à la séparation des pouvoirs". "Ce n'est pas normal que nous soyions poursuivis pour des affaires politiques internes au Parlement européen", a-t-il ajouté.

Déjà convoqué le 11 avril dans cette affaire, M. Le Pen, qui a présidé le parti frontiste de 1972 à 2011, avait refusé de se rendre chez les juges, se considérant encore protégé par son immunité d'eurodéputé. Cette dernière avait pourtant été levée par le Parlement européen, à la demande de la justice française, le 12 mars.

Les magistrats instructeurs soupçonnent le RN et ses dirigeants d'avoir mis en place "de manière concertée et délibérée" un "système de détournement" des enveloppes allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, afin de permettre au parti de faire des économies sur ses salaires.

Le préjudice a été estimé par le Parlement européen à près de 7 millions d'euros pour la période 2009-2017.

Dans ce dossier, une vingtaine de mises en examen ont été prononcées, dont celle de Marine Le Pen, présidente du RN et fille de M. Le Pen, l'ex-compagnon de cette dernière Louis Aliot ou encore le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just, pour "détournement de fonds publics" ou complicité.

Le parti a lui aussi été mis en examen dans cette affaire.

Jean-Marie Le Pen a récusé l'idée que sa mise en examen puisse jeter une ombre sur la rentrée politique de sa fille et présidente du RN, Marine Le Pen, samedi et dimanche à Fréjus (Var). "Pas du tout. Je me bats tête haute et mains blanches. En l'occurrence je n'ai aucun reproche moral à me faire", a-t-il dit.

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