Energie: Rugy évoque des « objectifs réalistes » en matière d’éolien en mer
"Nous avons souhaité avoir des objectifs réalistes", s'est justifié mercredi le ministre de la Transition écologique François de...

Energie: Rugy évoque des « objectifs réalistes » en matière d’éolien en mer

"Nous avons souhaité avoir des objectifs réalistes", s'est justifié mercredi le ministre de la Transition écologique François de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Nous avons souhaité avoir des objectifs réalistes", s'est justifié mercredi le ministre de la Transition écologique François de Rugy, au lendemain des annonces de l'exécutif pour développer les énergies marines renouvelables, froidement accueillies par les professionnels du secteur.

"Je comprends que les industriels des énergies marines renouvelables veuillent plus et tant mieux, ça veut dire que nous avons des filières économiques et industrielles en France qui souhaitent s'engager à fond dans les énergies renouvelables", s'est félicité le ministre devant la presse, à Brest, à l'occasion des Assises économiques de la mer.

"Pour autant, nous avons souhaité avoir des objectifs réalistes, réalistes au vu du développement technologique notamment pour ce qu'on appelle l'éolien flottant, mais aussi du point de vue économique", a-t-il noté.

"Nous souhaitons avoir une compétitivité prix de l'électricité produite par les énergies marines renouvelables qui soit aussi grande que possible", a fait valoir M. de Rugy, appelant de ses voeux "une forme de pression sur les industriels pour que l'on ait les meilleurs prix".

"Evidemment, nous pourrons évoluer dans le futur sur l'augmentation des capacités si on a une baisse de prix", a-t-il assuré.

La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les dix ans à venir a été présentée mardi par le président Emmanuel Macron et le ministre de la Transition écologique.

Ils ont promis un triplement de l'éolien terrestre d'ici 2030. Concernant l'éolien en mer, le premier parc sera mis en service au large de Saint-Nazaire durant le quinquennat "et nous lancerons quatre nouveaux appels d'offres", a indiqué Emmanuel Macron.

L'exécutif vise ainsi jusqu'à 35,6 gigawatts (GW) de capacité dans l'éolien terrestre en 2028 et jusqu'à 5,2 GW en mer.

"Dans les années qui viennent", il y aura de 2,5 à 3 GW de puissance installée pour l'éolien en mer posé et 1 GW pour l'éolien flottant, a précisé à Brest François de Rugy.

Les industriels des énergies marines renouvelables réunis depuis mardi aux Assises de la mer ont cependant plaidé "pour plus de clarté" et de "moyens" de la part du gouvernement.

Sur le volet maritime, la PPE "manque un tout petit peu de clarté", a estimé la directrice des énergies marines renouvelables d'EDF Renouvelables, Béatrice Buffon, lors d'une intervention devant quelque 1.500 personnes. Il est nécessaire de "clarifier les échéances et les volumes d'appels d'offre après 2023", a-t-elle plaidé.

En matière d'éolien flottant "on parle de deux appels d'offres, pourtant on a trois façades maritimes, trois régions qui sont pleinement engagées", a souligné la directrice générale d'Engie France Renouvelable Gwenaëlle Huet, citant l'Occitanie, Paca et la Bretagne. "Comment est-il possible de ne faire que deux appels d'offre?" s'est-elle interrogée.

Selon les présidents de région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, Normandie (Hervé Morin), Nouvelle-Aquitaine (Alain Rousset) Occitanie (Carole Delga), Pays-de-Loire (Christelle Morançais), PACA (Renaud Muselier) et les président de France Energie éolienne (FEE) et du Syndicat des énergies renouvelables (SER) les annonces de M. de Rugy sonnent comme un "coup de tonnerre" pour la filière.

"Le Gouvernement affirme ses ambitions, mais ne propose qu’un développement très limité de l’éolien en mer posé et flottant en France dans les prochaines années avec, dans le meilleur des cas, 5 GW en service en 2028 alors que les professionnels et les territoires en proposaient 10", soulignent-ils.

Selon eux, ces annonces "remettent en cause les modèles économiques de la filière" et "laissent présager d’un scénario catastrophe pour le développement d’une filière de l’économie maritime pourtant compétitive et prometteuse".

Les six présidents de régions demandent au gouvernement de "revoir sa feuille de route" pour la filière de l'éolien en mer "afin de répondre à l’ambition portée collectivement (a minima 1 GW par an)" et demandent à être reçus par le Premier ministre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Energie: Rugy évoque des « objectifs réalistes » en matière d’éolien en mer
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le

Energie: Rugy évoque des « objectifs réalistes » en matière d’éolien en mer
5min

Politique

Assemblée parlementaire de la Francophonie : « Le français c’est l’occasion de conjuguer le nord et le sud »

Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.

Le