Energy Observer, premier bateau capable de produire son propre hydrogène à partir de l'eau de mer et des énergies renouvelables, ouvre des perspectives "assez incroyables" pour la filière, a déclaré vendredi le Premier ministre Edouard Philippe à Dinard (Ille-et-Vilaine).
Après avoir navigué dans la baie de Saint-Malo à bord du catamaran expérimental accompagné de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, Édouard Philippe a salué, lors d'un point presse organisé dans le port de plaisance de Dinard, "un bateau incroyablement innovant (...) qui inspire".
"C'était une très bonne façon de découvrir les perspectives assez incroyables de la filière hydrogène. On voit le potentiel considérable qu'il peut y avoir en matière de (...) transformation des transports et d'utilisation des sources d'énergie", a-t-il souligné, ajoutant que "la question est la façon dont on le produit".
Présentation du navire "Energy Observer" autonome en énergie grâce à des panneaux solaires, éoliennes, cerf-volant et système de production d'hydrogène.
AFP
L'hydrogène contient jusqu'à trois fois plus d'énergie par unité de masse que le gazole et 2,5 fois plus que le gaz naturel. De plus, sa combustion ne rejette ni CO2 ni particules fines, mais il est aujourd'hui produit à 96% à partir d'énergies fossiles. L'objectif d'Energy Observer est de montrer qu'il peut être produit à partir d'énergies renouvelables, solaire et éolienne.
Outre 130 m2 de panneaux photovoltaïques, le bateau intègre deux éoliennes à axe vertical, une aile de traction ainsi qu'une pile à combustible pour produire de l'électricité à partir de l'hydrogène stocké.
"Pour l'instant, on est à un point zéro, l'idée c'est de développer la filière. Avec l'hydrogène, on va notamment résoudre cette difficulté de l'intermittence des énergies renouvelables, parce qu'on peut le stocker durablement", a déclaré Nicolas Hulot.
- "Franchir la marche industrielle" -
"On peut répondre à la mobilité durable, a-t-il ajouté. Les Allemands vont bientôt inaugurer des lignes de chemin de fer avec des piles à hydrogène (...) Il faut avoir foi dans cette transition (...) et faire en sorte d'accompagner ces filières jusqu'au développement industriel."
Le Premier ministre Édouard Philippe (C) et Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, à Dinard (Ille-et-Vilaine) après leur navigation à bord d'Energy Observer le 25 août 2017
AFP
"On a l'inventivité, on a la technologie, souvent (...) on ne réussit pas complètement à franchir la marche industrielle et c'est un enjeu, et notamment en termes d'emploi, je dirais même de souveraineté", a souligné de son côté Édouard Philippe.
Energy Observer doit effectuer un tour du monde pendant six ans à raison d'une centaine d'escales. D'un coût de 5,5 millions d'euros pour sa transformation, puis de 4 millions d'euros par an dont le budget est à moitié bouclé, il a été conçu avec une équipe d'architectes navals et l'institut de recherche CEA-Liten, dédié aux énergies nouvelles.
Pour l'hydrogène, "les solutions sont prêtes, les déploiements vont se faire progressivement à horizon dix à quinze ans mais sur certains usages aujourd'hui il peut déjà être utilisé", a indiqué la directrice du CEA-Liten, Florence Lambert.
L'équipage d'Energy Observer, le directeur du projet Jérôme Delafosse et le skipper Victorien Erussard , le 4 juillet 2017 à Paris
AFP/Archives
Chacune des technologies sélectionnées par Energy Observer est testée à bord au fur et à mesure des navigations. "C'est un démonstrateur expérimental. On continue à tester des briques technologiques, à les changer quand elles ne vont pas. Le bateau, c'est un laboratoire", a déclaré à l'AFP le capitaine du bateau Victorien Erussard.
Édouard Philippe et Nicolas Hulot sont "en pleine réflexion sur les alternatives durables en matière d'énergie. Si ce bateau peut être un démonstrateur voire un accélérateur de solutions, nous aurons rempli notre mission", a-t-il ajouté.
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