« Engie doit être leader dans les énergies renouvelables », plaide la directrice générale du groupe

« Engie doit être leader dans les énergies renouvelables », plaide la directrice générale du groupe

Catherine MacGregor, la directrice générale d’Engie, s’est exprimée ce mercredi devant la commission des affaires économiques du Sénat. Interrogée sur l’évolution de la stratégie de son groupe, elle assume la volonté du fournisseur d’énergie de se séparer de certaines activités, afin de se recentrer sur les énergies renouvelables.
Public Sénat

Par Joseph Stein

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Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Telle est l’ambition d’Engie, comme le présente Catherine MacGregor, directrice générale du groupe depuis le début de cette année. C’est aussi la raison invoquée pour justifier la réorganisation interne que le groupe, dont un quart du capital est détenu par l’Etat, qu’elle entend mettre en œuvre. Engie souhaite en effet se recentrer sur ses points forts, à savoir les énergies renouvelables et les infrastructures énergétiques. Pour la nouvelle dirigeante du groupe, c’est indispensable au regard de son mot d’ordre : « Nous devons être les leaders dans le renouvelable. »

L’entreprise traverse un contexte économique difficile, avec une perte nette de 1,5 milliard d’euros en 2020. Engie se prépare alors à mettre à distance ses activités qui ne sont pas liées à ses deux nouvelles priorités. Catherine MacGregor annonce ainsi l’écartement par son groupe de l’électrification du transport ferroviaire et de la maintenance de systèmes. Le projet de réorganisation d’Engie, nommé « Bright », prévoit qu’une entité autonome regroupe les activités mises de côté, tout comme 74 000 salariés du groupe. Celui-ci en compte actuellement 171 000.

Dans le cadre de cette stratégie, le fournisseur d’énergie avait cédé ses parts dans Suez à Veolia en octobre, une « cession rapide voire précipitée » selon Sophie Primas, la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat. Devant la même commission, Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil d’administration d’Engie, avait à l’automne dernier déclaré possible la cession de parts que le groupe possède dans le transporteur GRTgaz.

« Ces 74 000 salariés auront un meilleur avenir »

Face à l’inquiétude des sénateurs quant à l’impact sur l’emploi de cette transformation d’Engie, Catherine MacGregor se veut rassurante. « Nous pensons que ces 74 000 salariés auront un meilleur avenir, de meilleurs leviers de croissance, une meilleure attention managériale dans une entité dédiée. »

L’arrêt des centrales nucléaires belges opérées par Engie participe également de ce recentrage sur les énergies renouvelables. A l’horizon 2025, le groupe français doit terminer l’exploitation des sept centrales de Belgique, ce qui mettra un terme aux opérations nucléaires du groupe dans le monde. « Nous n’avons pas mis l’énergie nucléaire au centre de nos priorités », réagit la directrice générale du fournisseur d’énergie.

Engie ne sort pas pour autant complètement du nucléaire. Catherine MacGregor explique que son entreprise continuera d’endosser une responsabilité dans ce domaine : « Les projets de démantèlement sont des projets critiques, que nous devons prendre au sérieux, avec le même souci de détail opérationnel que nos équipes démontrent tous les jours, en opérant ces centrales. » Engie s’occupera en outre de la gestion des déchets issus de ces centrales nucléaires.

« Nous devons progresser sur l’acceptabilité de nos projets »

Par ailleurs, la directrice générale du fournisseur d’énergie dit partager avec les sénateurs le souci de l’acceptabilité des projets d’infrastructures énergétiques par la population. Ce consentement est nécessaire d’après Catherine MacGregor pour réduire le temps de mise en place de nouveaux équipements. Elle reconnaît cependant que la concertation avec la société doit être améliorée : « Nos équipes le font assez bien, mais pas tout le temps, donc nous devons continuer à progresser là-dessus. »

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