Enquête pour « prise illégale d’intérêts » : « Je n’ai rien à craindre, je suis serein », assure Éric Dupond-Moretti devant les sénateurs

Enquête pour « prise illégale d’intérêts » : « Je n’ai rien à craindre, je suis serein », assure Éric Dupond-Moretti devant les sénateurs

Visé par une information judiciaire sur de possibles conflits d’intérêts entre son action de garde des Sceaux et ses activités passées d’avocat, Éric Dupond-Moretti s’est montré passablement agacé lorsqu’une sénatrice l’interroge sur ce sujet lors d’une audition devant la commission des lois sur la réforme de la justice des mineurs.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Mon crime Madame la sénatrice est d’avoir exercé mes fonctions exactement comme l’auraient fait tous mes prédécesseurs dans des circonstances analogues. J’ai suivi les recommandations de mon administration […] Vous ne pouvez pas dire que c’est faux vous n’en savez rien ». C’est par ces mots que le ministre de la Justice a répondu à « l’aimable question » de Marie Pierre de la Gontrie.

Lors d’une audition sur la réforme prochaine de la justice des mineures, la sénatrice PS de Paris en a profité pour interroger Éric Dupond-Moretti sur l’ouverture à son encontre d’une information judiciaire pour « prise illégale d’intérêts » par la Cour de Justice de la République.

Une enquête qui faite suite fait suite aux plaintes déposées en décembre par trois syndicats (Union syndicale des magistrats, Syndicat de la magistrature, Unité magistrats SNM FO) et l’association Anticor. Depuis la nomination de l’ancien avocat pénaliste en juillet dernier place Vendôme, les syndicats de magistrats dénoncent l’enquête administrative ordonnée par le ministre en septembre contre trois magistrats du parquet national financier (PNF), qui avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier « la taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute.

Des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs pénalistes, dont celles du futur ministre, avaient été examinées. Encore avocat, M. Dupond-Moretti avait dénoncé des « méthodes de barbouzes ». De même, les syndicats reprochent à Éric Dupond-Moretti d’avoir ouvert une autre enquête administrative à l’encontre du magistrat Edouard Levrault. Avant de devenir ministre, M. Dupond-Moretti avait été l’avocat d’un policier mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.

A la sénatrice qui lui demande à quelle étape de la procédure sa position au gouvernement deviendrait « problématique » comme par exemple une mise en examen, Éric Dupond-Moretti répond : « Puisque vous vous préoccupez de mon sort à venir, je voudrais venir très calmement, très aimablement et très respectueusement que si l’objectif de tout cela est de m’interdire de travailler, comme cela a déjà été exprimé par certains, alors ceux-là en seront pour leurs frais ».

Il conclut : « Je n’ai rien à craindre, je suis totalement serein ».

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Enquête pour « prise illégale d’intérêts » : « Je n’ai rien à craindre, je suis serein », assure Éric Dupond-Moretti devant les sénateurs
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le